L’exoplanète qui pourrait abriter la vie « à deux pas » de la Terre existe bien

Crédits : ESO/ M. Kornmesser/ Wikipédia

Une équipe d’astronomes a confirmé la découverte d’une planète susceptible d’abriter la vie en orbite autour de Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre système solaire.

À l’échelle cosmique, c’est la porte d’à côté, la voisine d’en face. Une équipe de chercheurs vient d’annoncer la découverte d’un nouveau monde, baptisé Proxima b. D’une masse comparable à la Terre, cette planète extrasolaire voyage sur une orbite « tempérée », écrivent les chercheurs, c’est-à-dire compatible avec la présence à sa surface d’eau liquide – et donc la vie telle qu’on la connait sur Terre.

Proxima b tourne autour de son étoile tous les 11 jours. Proxima Centauri, cette naine rouge située dans la constellation du Centaure, est malheureusement trop faible pour être visible à l’oeil nu, mais vous la trouverez près d’une paire d’étoiles beaucoup plus lumineuses, Alpha Centauri A et B.

Depuis janvier 2016, le spectrographe HARPS de 3,6 mètres de diamètre, de l’Observatoire européen austral à La Silla observe régulièrement Proxima Centauri. En utilisant la technique dite des vitesses radiales , les chercheurs ont pu mesurer les variations de couleurs de l’étoile induites par le mouvement de la planète autour d’elle. Comme la sirène d’un camion de pompiers, plus aiguë lorsque celui-ci s’approche, plus grave lorsqu’il s’éloigne, ces mouvements modifiaient périodiquement la perception de la longueur d’onde de la lumière émise par Proxima du Centaure.

« Il y avait déjà eu des annonces infondées et on devait être prudent, confie Guillem Anglada-Escudé, de l’Université Queen-Mary de Londres, « il fallait vérifier la périodicité du signal, avec une campagne intensive de mesures, sur soixante jours, avec trente minutes d’observation par jour. Quand on a combiné les deux jeux de données, la représentativité statistique est montée en flèche, et on a déterminé une période de révolution autour de la naine rouge de 11,2 jours. »

La masse minimale de l’exoplanète, d’environ 1,3 celle de la Terre, aura également permis aux chercheurs de mesurer la température à sa surface si elle n’a pas d’atmosphère : soit – 30 °C. » Glaçant ! « Rassurez-vous, si la Terre n’avait pas d’atmosphère, elle aussi aurait une température de surface moyenne de – 20 °C », ajoute aussitôt Ansgar Reiners, de l’Institut d’astrophysique de Göttingen.

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