L’Everest, la décharge la plus élevée au monde

Népal Everest Himalaya
Crédits : Wikimedia Commons / ilker ender

Au cours des dernières décennies, la plus haute montagne du monde s’est transformée en véritable dépôt d’ordures laissés par les touristes.

Depuis que l’explorateur Sir Edmund Hillary a atteint le sommet de l’Everest en 1953, des milliers d’autres amateurs de sensations fortes ont tenté le trek. Mais ce qui monte ne redescend pas toujours. C’est notamment le cas des déchets : tentes, matériel d’escalade cassé, bouteilles de gaz vides ou encore beaucoup d’excréments. « C’est dégueulasse, une horreur », a déclaré à l’AFP le guide Pemba Dorje Sherpa.

Le Tibet et le Népal ont tous deux mis en place des systèmes pour encourager les grimpeurs à réduire leurs déchets. Le Tibet pénalise les grimpeurs à 100 $ US par kilo de détritus qu’ils laissent derrière eux, et le Népal facture un dépôt de 4 000 $ par équipe, remboursé si chaque membre ramène au moins 8 kilogrammes d’ordures. Le problème est que beaucoup de touristes dépensent déjà jusqu’à 100 000 dollars pour le trek, et ne se soucient guère de ce dépôt.

Selon un rapport de 2016, les Sherpas locaux enlèvent 11 793 kg d’excréments humains de la montagne chaque saison, les jetant dans des tranchées dans un village voisin. Il se forme alors une fosse noire putride avec laquelle les gens du coin doivent composer : pendant la saison de la mousson, tous les déchets se retrouvent jetés dans la rivière. Certains cherchent des solutions à ces problèmes. Des ingénieurs pensent par exemple à convertir ces fosses en une usine de biogaz pour convertir les déchets en carburant renouvelable, et les groupes locaux travaillent pour nettoyer la montagne.

Selon Ang Tsering Sherpa, ancien président de l’Association d’alpinisme du Népal, une solution serait également de monter des équipes dédiées à la collecte de détritus. Son opérateur Asian Trekking, qui met en avant le côté écologique de ses expéditions, a ainsi ramené 18 tonnes de déchets au cours de la dernière décennie, en plus des 8 kilos par marcheur. « Ce n’est pas un travail facile, dit-il. Le gouvernement doit motiver des groupes à nettoyer et appliquer les règles plus strictement ».

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