L’Europe se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde

canicule Europe 2019
Crédits : Copernicus sentinel /ESA.

L’Europe subit les conséquences du changement climatique plus qu’aucun autre continent, se réchauffant à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale, selon un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Le Vieux Continent afficherait une moyenne globale de 2,2°C au-dessus des niveaux préindustriels.

L’Europe en première ligne

Le rapport, mené en coopération avec le programme européen d’observation de la Terre Copernicus, se concentre sur trente années de données collectées à partir de 1991. Les températures moyennes en Europe auraient ainsi augmenté à un rythme de 0,5°C par décennie au cours de la période, atteignant une moyenne globale de 2,2°C au-dessus des niveaux préindustriels. Pour rappel, les Accords de Paris avaient fixé une limite de 1,5°C dans le but de minimiser les effets environnementaux dévastateurs du changement climatique.

Le rapport compile également plusieurs exemples alarmants illustrant cette augmentation rapide des températures moyennes. Selon les estimations, l’été 2022 aurait été le plus sec en 500 ans dans la région, entraînant une pénurie d’eau généralisée et des incendies de forêt dévastateurs. Dans les Alpes, les glaciers auraient également perdu environ trente mètres d’épaisseur de glace entre 1997 et 2021 à cause de ce réchauffement.

Rien qu’en 2021, les catastrophes liées aux conditions météorologiques auraient causé des dommages d’une valeur d’environ cinquante milliards d’euros dans tous les pays européens.

« L’Europe présente une image en direct d’un monde qui se réchauffe et nous rappelle que même les sociétés bien préparées ne sont pas à l’abri des impacts d’événements météorologiques extrêmes« , a déclaré Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM.

feu incendie foret europe
Crédits : ico_k-pax / iStock

Un lien avec l’Arctique ?

Les chercheurs ignorent encore précisément pourquoi l’Europe se réchauffe aussi vite. Cependant, la tendance pourrait être liée à la proximité de notre continent avec l’Arctique, de loin la région du monde qui se réchauffe le plus rapidement (+3°C au-dessus des niveaux préindustriels).

Là encore, le cas de l’Arctique fait débat, mais les spécialistes soupçonnent que cette augmentation rapide des températures au nord pourrait avoir quelque chose à voir avec les changements de l’albédo de la Terre (capacité à réfléchir la lumière solaire). Si la glace permet de réfléchir la grande majorité du rayonnement, la neige fondue absorbe cette chaleur, provoquant un réchauffement supplémentaire (cercle vicieux).

De son côté, l’Antarctique semble être mieux protégée du pire de cet effet, probablement en raison de sa masse terrestre sous-jacente.

Enfin, autre mauvaise nouvelle : si le Vieux Continent figure parmi les bons élèves concernant les efforts d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, ce nouveau rapport suggère que, quels que soient ces efforts, les températures continueront d’augmenter à un rythme supérieur à la moyenne mondiale dans toutes les régions d’Europe au cours des années à venir.