Selon de nouvelles évaluations publiées ce 13 août, l’impact du changement climatique sur la fréquence et l’intensité des inondations côtières en Europe pourrait s’avérer catastrophique si aucune mesure d’adaptation conséquente n’est prise. Les coûts associés aux dégâts subséquents et le nombre de personnes concernées pourraient ainsi littéralement exploser d’ici la fin du siècle.
Le réchauffement planétaire s’accompagne d’une hausse du niveau de la mer, à la fois en raison d’un effet de dilatation thermique – l’eau chaude étant plus volumineuse que l’eau froide – et également au travers de l’eau additionnelle apportée par la fonte des glaces continentales. Plus le niveau moyen de la mer monte, plus la fréquence et la virulence des épisodes de submersions marines auront tendance à s’accentuer. Autrement dit, il faudra des conditions météorologiques de moins en moins exceptionnelles pour qu’un événement majeur se produise. Cela pose évidemment des questions sérieuses quant à l’avenir des zones côtières.
Dans les travaux qui ont été publiés dans les revues scientifiques Nature climate change et Nature communications ce 13 août, les chercheurs se sont intéressés aux futurs risques associés aux inondations côtières en Europe dans un contexte de changement climatique. Leurs résultats indiquent que sans investissements majeurs dédiés à l’adaptation des zones côtières, les coûts annuels liés aux dégâts provoqués par les submersions marines pourraient passer de 1,25 milliard d’euros aujourd’hui à 93 voire 961 milliards d’euros d’ici 2100 – une augmentation de deux à trois ordres de grandeur. Actuellement, le nombre moyen de personnes touchées par des inondations côtières en Europe chaque année tourne autour de 102 000. Selon les études, ce chiffre pourrait s’échelonner de 1,52 à 3,65 millions d’ici la fin du siècle.
L’incertitude associée à ces chiffres est en grande partie due aux différents scénarios climatiques et socio-économiques pris en compte. En toute logique, c’est dans le scénario pessimiste dit du laisser-aller*, où aucune action substantielle n’est apportée pour limiter le réchauffement climatique – trajectoire que l’on suit actuellement -, que les chercheurs ont évalué la vulnérabilité la plus élevée. Ainsi, les mesures d’adaptations devront être d’autant plus conséquentes. On peut citer à titre d’exemples la migration vers l’intérieur des terres ou la construction et l’amélioration à grande échelle d’infrastructures adaptées telles que les digues qui seraient en mesure de supporter une hausse de 0,5 à 2,5 mètres du niveau de la mer d’ici 2100. C’est ce que font déjà les Pays-Bas notamment. Dans le cas contraire, les chiffres évoqués plus haut risquent de devenir une réalité. Actuellement, 1 Européen sur 3 habite à moins de 50 kilomètres de la côte…
* Basé sur la poursuite de l’exploitation massive des énergies fossiles.
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