Depuis janvier, quatorze cétacés vivent dans l’angoisse au sein d’installations délabrées à Antibes. Deux orques et douze dauphins attendent désespérément leur transfert vers l’Espagne, mais les autorisations françaises se font attendre malgré l’urgence reconnue de leur situation. Entre fissures inquiétantes, risques sismiques et blocages bureaucratiques, le compte à rebours est lancé.
Un parc fantôme aux infrastructures dangereuses
Le célèbre parc Marineland d’Antibes n’est plus que l’ombre de lui-même. Fermé au public depuis le début de l’année, il n’abrite plus que quatorze pensionnaires dans des conditions de plus en plus préoccupantes. Les bassins vieillissants présentent des fissures et des fractures qui s’aggravent de manière exponentielle, une situation d’autant plus alarmante que le site se trouve en zone à risque sismique.
La direction du parc tire la sonnette d’alarme dans une lettre ouverte transmise aux autorités : la sécurité des animaux n’est plus garantie. Les installations nécessiteraient une rénovation complète, un chantier totalement incompatible avec la présence des cétacés sur place. Pour les soignants qui s’occupent quotidiennement de ces animaux dans un parc désert, la situation génère également d’importants risques psychosociaux.
Des solutions espagnoles bloquées par la France
Paradoxalement, des solutions existent pour évacuer ces animaux vers des structures adaptées en Espagne. L’Espagne a même déjà donné son accord en septembre pour le transfert de huit dauphins vers le parc Selwo de Malaga. Pourtant, les autorités françaises n’ont toujours pas délivré l’autorisation nécessaire à leur départ.
Pour les deux orques, la situation est encore plus complexe. Leur destination potentielle serait Loro Parque à Tenerife, mais l’Espagne s’était dans un premier temps opposée à ce transfert. La direction de Marineland estime toutefois que face à l’urgence vitale de la situation, les autorités scientifiques espagnoles accepteraient finalement de les accueillir au titre de cas exceptionnel, à condition que le gouvernement français leur explique clairement la gravité des circonstances, note Le Figaro.
Quatre autres dauphins pourraient également rejoindre l’Oceanografic de Valence, mais le parc français ignore même si le dossier a été transmis par la France à l’Espagne pour évaluation.

Les conséquences d’une loi de protection animale
Cette crise administrative trouve son origine dans la loi du 30 novembre 2021, qui interdit les spectacles avec cétacés à partir de décembre 2026. Cette législation, conçue pour protéger ces mammifères marins de l’exploitation commerciale, a paradoxalement précipité la fermeture de Marineland en raison de la chute de fréquentation qu’elle a engendrée.
Désormais, les derniers résidents du parc se retrouvent dans un vide juridique et administratif. Alors que les preuves tangibles de la dégradation des installations ont été transmises aux pouvoirs publics, le dossier semble stagner entre les bureaux français et espagnols. Le parc attend désespérément une intervention du gouvernement pour débloquer la situation avant qu’il ne soit trop tard.
Le ministère de la Transition écologique, désormais dirigé par Monique Barbut depuis le 12 octobre, hérite de ce dossier explosif qui met en balance la sécurité animale et les lourdeurs administratives transfrontalières.
