L’étude la plus complète à ce jour axée sur la croissance du T-Rex

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Crédits : AG2016/Pixabay

Une étude menée sur plusieurs dizaines de fossiles de T-Rex nous en apprend davantage sur les différents stades de croissance de cet ancien prédateur du Crétacé.

Avant de se présenter comme l’un des plus grands prédateurs de toute l’histoire, le T-Rex passait par différents stades de croissance, comme tout le monde. Nous savions que ces grands carnivores de la fin du Crétacé devaient se transformer en une grande et lourde machine à tuer en deux décennies environ, mais jusqu’à présent, nous n’avions pas une compréhension complète de toutes ces transitions.

Une récente étude menée par le paléontologue Thomas Carr nous aide à y voir un peu plus clair. Le chercheur a passé ces trois dernières années à étudier 31 squelettes de T-Rex disséminés dans les musées d’Amérique du Nord, examinant jusqu’à 1 850 caractéristiques anatomiques.

Le plus petit d’entre eux était un juvénile de deux ans, conservé au Natural History Museum du comté de Los Angeles, tandis que le plus grand n’était autre que Sue, exposé au Field Museum de Chicago, qui du haut de ses 28 ans reste l’un des plus grands T-Rex retrouvés à ce jour.

Ces données ont notamment permis de révéler deux étapes de croissance importantes. Notez qu’une précédente étude nous avait révélé que les bébés T-Rex, à peine sortis de l’oeuf, n’étaient pas plus grands qu’une dinde, et qu’ils étaient recouverts de plumes. Nous avions également appris que les juvéniles prenaient alors environ 3 kg par jour, et ce pendant 13 ans.

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Le squelette de Sue, exposé au Field Museum of Natural History de Chicago. Crédits : Zissoudisctrucker/wikipédia

Vers 15 ans, ils ressemblaient à de vrais T-Rex

Il semblerait que de premiers gros changements physiques s’opéraient ensuite, vers l’âge de 14 ou 15 ans.

À 13 ans, explique le chercheur, le crâne de ces prédateurs était « encore très long, [avec] des dents assez étroites ». À cet âge, dit-il, « ils mesuraient environ 6,4 mètres de long » et étaient encore très élancés. « Ils ne ressemblaient pas du tout aux adultes ».

Ces juvéniles étaient d’ailleurs tellement différents physiquement que plusieurs spécimens (un découvert en 1948 et deux autres en 2000) ont été considérés comme des Nanotyrannus. Autrement dit, certains pensaient qu’ils représentaient une espèce pygmée. Or, il s’agissait bien de jeune T-Rex morts à environ 13 ans.

Puis, entre 13 et 15 ans (aucun spécimen n’est décédé à 14 ans), « tout change », poursuit le paléontologue. « En l’espace de deux ans, toute la tête et la mâchoire s’approfondissent, les dents deviennent épaisses et, fondamentalement, ils ressemblent maintenant à de vrais T-Rex ».

Une seconde vague de changements intervenait ensuite vers l’âge de 18 ans. Durant cette période, les T-Rex prenaient environ trois tonnes, souligne le chercheur. Ils devenaient alors plus lourds que n’importe quel autre tyrannosauridé.

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La reconstitution la plus précise jamais faite du T-Rex. Crédit : RJ Palmer

D’autres caractéristiques anatomiques

Les données du paléontologue ont également révélé que les squelettes des mâles et des femelles sont quasiment identiques, comme c’est le cas pour d’autres dinosaures. Le seul moyen de les différencier consiste à trouver de l’os médullaire, un tissu osseux spécial présent dans les os longs des femelles uniquement lorsqu’elles sont enceintes.

Dernièrement, nous avons également appris que la rotation des coudes semblait permettre au T-Rex de remontrer ses bras vers la poitrine en tournant les paumes de ses mains vers l’intérieur. Un mouvement qui pouvait lui permettre d’approcher ses proies vers la gueule, pour mieux les mordre.

En outre, nous savons aussi désormais qu’il lui était impossible de tirer la langue, et qu’il n’était pas bâti pour le sprint, mais pour l’endurance.