L’étonnante stratégie de la bactérie Salmonella pour échapper au système immunitaire !

salmonella salmonelle
Salmonella Crédits : Centers for Disease Control and Prevention (CDC)

La bactérie salmonella (Salmonelle) est connu pour rendre malade des millions de personnes chaque année dans le monde. Une étude scientifique publiée ce 23 octobre 2018 dans la revue Cellset relayée par Live Science, montre comment procède Salmonella.

Ce que provoque Salmonella

Selon l’OMS, cette bactérie provoque la salmonellose, qui se traduit par une apparition brutale de fièvre, de nausées, de douleurs abdominales, de la diarrhée et quelquefois de vomissements. La Salmonelle se retrouve chez la plupart des animaux domestiques et sauvages. C’est ainsi que cette bactérie peut se retrouver dans nos aliments, et principalement dans les œufs, la viande, la volaille et le lait.

Après l’avoir ingérée, les symptômes se manifestent dans les 6 à 72 h qui suivent et durent entre 2 et 7 jours. Généralement, les symptômes sont bénins et les patients s’en sortent sans traitement particulier. En revanche, chez les enfants et les personnes âgées, le pronostic vital peut être engagé à cause d’une forte déshydratation.

Lire aussi : Une bactérie intestinale produit de l’électricité !

L’étude a porté sur Salmonella Typhimurium

Salmonella Typhimurium (STM) est une bactérie qui possède des flagelles qui lui permettent de se déplacer. Les flagelles des bactéries permettent à notre système immunitaire de détecter la présence d’un corps étranger.

Brian Coombes, professeur au Département de biochimie et de sciences biomédicales de l’Université McMaster à Hamilton (Canada), s’est expliqué à Live Science. « Si vous êtes une bactérie avec beaucoup de flagelles, c’est comme si vous portiez une enseigne au néon autour du cou, pour alerter le système immunitaire de votre présence. Sans cette alerte, il est beaucoup plus difficile pour l’hôte de contenir la propagation de la bactérie et de l’empêcher d’aller vers d’autres cellules. »

Ainsi, si nous éteignons le « néon » qui représente les flagelles, alors le système immunitaire aura du mal à détecter la présence de ces bactéries. C’est ce que fait STM qui a surpris les chercheurs.

Salmonella salmonelle
Crédits : Janice Haney Carr, USCDCP / Pixnio

Quel mécanise utilise Salmonella Typhirium pour échapper au système immunitaire ?

Quand STM infecte un hôte, elle utilise ensuite un commutateur génétique qui va permettre de stopper la production de flagelles lorsqu’elle se trouve dans une cellule. Quand la bactérie veut infecter une nouvelle cellule, elle réactive sa production de flagelles – qui lui permettent de se déplacer vers celle-ci. Une fois cette nouvelle cellule infectée, elle stoppera à nouveau son activité flagellaire. Coombes explique que l’on n’a jamais vu un tel comportement chez les bactéries :

« La perte de flagelles a été observée chez certaines souches de bactéries qui causent des infections chroniques de l’intestin et d’autres surfaces muqueuses… Mais cette perte de flagelles est permanente. Le processus que nous avons identifié dans Salmonella est entièrement contrôlé par la régulation des gènes, de sorte que les bactéries n’ont pas à les supprimer ou à muter. Ils ont juste trouvé comment les éteindre au bon moment. Cela leur permet d’activer les gènes plus tard, une fois le moment venu. »

Ce que va permettre une telle découverte

Cette découverte permet de mieux comprendre et d’imaginer les mécanismes que peuvent mettre en place les bactéries pour échapper au système immunitaire. De plus, cela permet d’envisager de nouvelles méthodes pour lutter contre les bactéries pathogènes.

En effet, les auteurs de l’étude indiquent que dans le futur, on pourrait mettre au point des médicaments non antibiotiques qui pourraient éliminer même les bactéries résistantes aux antibiotiques.

Coombes fait le point sur cette percée médicale : « Trouver des médicaments qui « désarment » les bactéries plutôt que de les tuer, comme le font les antibiotiques, est un domaine émergent pour aider à combattre la crise de la résistance aux antibiotiques. Notre système immunitaire est aussi proche que possible de l’antibiotique naturel parfait que vous pouvez trouver, et ainsi, en désarmant les bactéries de leurs facteurs de virulence, le système immunitaire reprend le dessus. »

Articles liés :

Virus : l’essentiel pour mieux les connaître et les comprendre

La NASA développe un filament 3D antibactérien pour une utilisation sanitaire dans l’espace !

Les séchoirs à mains soufflent des colonies entières de bactéries