L’étonnante méthode de poissons pour survivre des mois durant sans oxygène

poisson
Crédits : PxHere

En cas d’absence d’oxygène les empêchant de respirer, les poissons sont capables de synthétiser de l’éthanol, un alcool primaire contenu dans tous les breuvages alcoolisés. Il s’agit d’un réflexe de survie assez incroyable et des scientifiques ont récemment levé le voile sur ce mystère scientifique !

À l’instar de nombreux vertébrés, l’homme est incapable de survivre plus de quelques minutes dans l’eau en l’absence d’oxygène. Aussi incroyable que cela puisse paraître, certains poissons sont capables de survivre à un manque d’oxygène durant environ six mois selon une étude réalisée par des chercheurs norvégiens et britanniques publiée dans la revue Scientific Reports le 11 août 2017.

L’étude portait sur les poissons rouges (Carassius auratus) et des carpes à la lune (Carassius carassius) capables d’une prouesse que nous humains ne pouvons qu’admirer. En effet, ces deux espèces citées peuvent rester plusieurs mois sans oxygène par le biais d’un étonnant procédé. Ces dernières peuvent transformer l’acide lactique en éthanol et le relâcher dans l’eau à travers leurs branchies.

« Ces animaux utilisent le même mécanisme que les autres vertébrés pour respirer. Cependant, sans oxygène, ils doivent produire de l’énergie autrement pour survivre. Alors au lieu de produire de l’acide lactique à la fin du processus métabolique, ils produisent de l’alcool », indique Cathrine E. Fagernes du Département de Biosciences de l’Université d’Oslo (Norvège) pour Sciences et Avenir.

Rappelons que l’acide lactique est une sorte de déchet se formant dans les cellules lorsqu’un manque d’oxygène se fait sentir. L’accumulation d’acide lactique dans les muscles est dangereuse et le fait de synthétiser l’éthanol permet d’éviter l’empoisonnement conduisant à une mort certaine. Cette capacité sert également de « réserve » permettant aux poissons de survivre durant des mois.

Selon les chercheurs, ce processus est possible grâce à la duplication d’une portion du génome dont la mission est de coder pour une enzyme nommée pyruvate déshydrogénase. Durant l’évolution des poissons, les duplicatas du génome en question se sont mis à coder pour une autre enzyme, la pyruvate décarboxylase, permettant de synthétiser l’éthanol.

Les chercheurs s’amusent du fait que le taux d’alcoolémie présent chez ces poissons dépasse les taux autorisés aux humains pour conduire un véhicule lorsqu’ils sont dans tel processus de survie.

Sources : Sciences et Avenir – Konbini