L’étoile la plus proche du Soleil devient de plus en plus intrigante

Crédits : ESO/M. Kornmesser

De nouvelles observations révèlent que Proxima Centauri, l’étoile la plus proche du Soleil, est entourée de deux anneaux de poussières cosmiques froides, suggérant un système planétaire plus complexe que nous le pensions.

Vous retrouverez Proxima du Centaure à environ 4,25 années-lumière du Soleil. La belle avait notamment fait la Une en 2016 suite à la découverte dans son système d’une planète, Proxima b, rocheuse comme la Terre, et située dans la zone habitable. Mais Proxima Centauri n’en a pas fini de nous surprendre et semble cacher encore quelques secrets, dévoilés au compte-goutte. Une récente campagne d’observation menée au Chili révèle en effet l’existence autour de l’étoile de deux ceintures de poussières composées probablement de morceaux de roche et de glace, extrêmement froides (environ -230 ° C), aussi froides que la ceinture glacée de Kuiper dans notre propre système solaire. Ces observations suggèrent un système est bien plus complexe qu’imaginé. Il pourrait en effet y avoir près de cette étoile beaucoup plus de planètes que supposé.

Les ceintures de poussière cosmique sont typiquement des restes du disque d’accrétion de matière qui tourbillonne autour d’une étoile avant de former, par le jeu de la gravitation, des planètes ou des astéroïdes. D’où l’importance de cette découverte. La première ceinture est située à plusieurs millions de kilomètres de Proxima Centauri, bien au-delà de l’orbite de la petite planète Proxima b, notent les chercheurs, qui publient leurs résultats dans la revue The Astrophysical Journal Letters. Il y aurait également une seconde ceinture, dix fois plus éloignée que la première et composée de particules beaucoup plus froides encore (— 260 °C), mais d’autres mesures seront nécessaires pour la confirmer.

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« Ces premiers résultats suggèrent que plusieurs planètes pourraient tourner autour de Proxima Centauri et que les interactions gravitationnelles complexes dans ce système planétaire pourraient être à l’origine des ceintures que nous observons », note Guillem Anglada, principal auteur de l’étude. De nouvelles observations seront donc évidemment nécessaires. Pour l’heure, seule une planète est aujourd’hui référencée autour de l’étoile. Quant à savoir si ce monde est habitable et habité, nous ne le saurons probablement pas avant qu’un vaisseau spatial se rende directement sur place pour recueillir plus de données. Mais maintenant que nous savons que Proxima Centauri héberge ces anneaux de poussière, et donc peut-être des planètes supplémentaires, nous sommes plus que jamais désireux de faire ce voyage exploratoire interstellaire.

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