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L’état psychique influencerait le devenir des néo-neurones

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Crédits : iStock

Des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS ont réussi à montrer, chez des souris, que la qualité des connexions des nouveaux neurones produits par un cerveau adulte est intrinsèquement liée à l’état psychique lors de l’apprentissage.

Si nous savons depuis 1998 que le cerveau adulte est en mesure de produire de nouveaux neurones (neurogenèse), il existe encore de nombreuses interrogations quant à leurs fonctions et à la façon dont ils s’intègrent au sein de leur territoire. Néanmoins, une recherche réalisée par des scientifiques de l’Institut Pasteur et du CNRS, dirigés par le neurobiologiste Pierre-Marie Lledo, a récemment permis d’en apprendre davantage sur leur formation.

Durant leur étude, les chercheurs se sont particulièrement intéressés à la production de nouveaux neurones dans le bulbe olfactif des souris adultes en utilisant deux méthodes d’apprentissage utilisant des stimulations olfactives, l’une motivée par l’obtention de récompenses (renforcement positif) et l’autre non. À l’issu de leurs recherches, les scientifiques se sont aperçus que lors d’un apprentissage avec renforcement positif, les nouveaux neurones produits par les souris présentaient des connexions bien plus solides avec les autres régions du cortex cérébral qu’en l’absence de récompenses.

Ce résultat suggère ainsi que le contexte psychophysiologique, ici le renforcement positif, a eu un impact majeur dans la formation des liaisons des néo-neurones avec le cortex cérébral chez les souris. En d’autres termes, la signification attribuée aux différentes sensations permettrait donc d’orienter la maturation des nouveaux neurones dans le cerveau adulte de l’animal.

« Transposés à l’humain, ces travaux pourraient permettre de mieux appréhender le rôle joué par divers états psychophysiologiques, tels que l’attention, la motivation, l’anticipation, l’attente, le plaisir dans la survie et l’intégration fonctionnelle des néo-neurones, et réciproquement la contribution de la neurogenèse dans les capacités d’apprentissage et de mémorisation chez l’adulte. », ont expliqué les auteurs de l’étude dans un communiqué publié ce lundi.

Sources: Sciences et AvenirCNRS

Maxime Feutry, journaliste scientifique

Rédigé par Maxime Feutry, journaliste scientifique

Passionné d’arts et de sciences, j'ai été durant plusieurs années rédacteur de Sciencepost avant de passer sous la casquette de correcteur. Curieux et intéressé par les autres cultures, j’espère très bientôt pouvoir voyager afin de les découvrir par moi-même.