Et si l’état de satiété nous donnait encore plus l’envie de manger ?

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Pour survivre, nous avons tout naturellement appris à réguler notre faim. Nous mangeons quand la faim se fait ressentir puis nous nous arrêtons quand elle semble satisfaite. Mais et si ce cycle était un cercle vicieux ? Et si la satiété nous poussait justement à encore plus manger ? C’est ce que Mark E. Bouton, de l’Université de Vermont (États-Unis), et ses collègues affirment dans une nouvelle étude publiée dans le journal Association for Psychological Science : l’homme n’arriverait plus à faire la différence entre un état physique de faim ou de satiété et un réel besoin physiologique. 

Lors d’un régime, l’être humain aura tendance à réduire son apport calorique malgré la faim. La sensation de satiété jamais atteinte, le sujet se laissera facilement de nouveau submerger par l’envie de manger pour atteindre un état physiologique acquis et même peut-être mangé plus que nécessaire. Mais est-ce réellement dans l’intention de réponde à nos propres besoins physiologiques ? Ces besoins ne seraient-ils pas physiques et dus à un comportement acquis ?
Pour vérifier l’hypothèse que la sensation de satiété, traduite en faux équilibre physiologique, affectait nos sens en nous forçant à manger plus encore, les chercheurs ont effectué une étude expérimentale sur 32 rates.

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Pendant douze jours, les sujets en sensation de satiété furent chaque jour disposés pendant trente minutes dans une boîte avec un levier. Lorsqu’ils l’abaissaient, ils recevaient directement une récompense gustative. Les quatre jours suivants, les mêmes rates cette fois en état de faim furent placées dans ces mêmes boîtes, mais sans apport nutritif possible : le levier ne donnait plus aucune récompense. Suite à ces expériences, les rats assimilèrent la satiété à la récompense de nourriture, et la faim à l’absence de nourriture.
Et re-exposant ces rats à la même expérience, il s’est avéré qu’ils avaient plus tendance à baisser le levier, et donc à recevoir de la nourriture quand ils n’avaient pas faim. Leurs états physiologiques n’étaient plus pris en compte, ils étaient uniquement à la recherche d’une récompense gustative.

Ainsi, les sujets étant stimulés par un apport de nourriture lors d’un état de satiété, malheureusement non effectif lors d’un état de faim, ont tendance à d’autant plus manger lorsqu’ils n’ont plus faim.
L’état de satiété et de faim ne serait donc que des signaux qui moduleraient nos comportements. Ces signaux physiques n’auraient aucun lien avec notre état et nos besoins physiologiques réels ! Ces comportements ne seraient pas innés, mais acquis par l’apprentissage. Passer devant son restaurant préféré et en humer l’odeur vous donne faim ? C’est une vérité psychologique, et malheureusement non physiologique : votre état physique vous ment !

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