Les intentions de l’Agence spatiale européenne sont très claires : celle-ci veut établir une base permanente sur la Lune. Il s’agira d’une sorte de rampe de lancement pour de futures missions d’exploration, notamment vers Mars. Sur ce point, l’ESA a déjà pensé à l’imprimer en 3D des bâtiments en régolithe lunaire !
Qu’est-ce que le régolithe ?
Le régolithe est une partie du sol recouvrant la roche-mère de la lune. Pouvant contenir du matériel meuble comme de la poussière, de la terre ou encore des roches saines, le régolithe proviendrait de l’impact de météorites à la surface lunaire. Des recherches sont d’ailleurs menées sur ce matériau. Il y a quelques mois, des chercheurs américains ont estimé que le régolithe pourrait constituer un problème pour les astronautes qui retourneront sur la Lune. Il est question de bronchite et autres problèmes de santé causés par l’inhalation de minuscules particules de poussière.
En revanche, d’autres entités y voient un intérêt – notamment industriel – comme la société Moon Express qui a déclaré en 2016 vouloir exploiter la Lune. Cette entreprise désire se positionner sur le régolithe, mais également sur les réserves d’hélium 3, un gaz rare sur Terre, léger, non radioactif et très recherché pour ses applications potentielles en fusion nucléaire.
L’ESA veut une base en régolithe sur la Lune
Ce n’est pas un scoop, l’Agence spatiale européenne prévoit de construire son « village » dans la région polaire méridionale de la Lune, où la glace d’eau est abondante. Un atterrisseur sera d’ailleurs envoyé – via la mission russe Luna-27 – dans le bassin Pôle Sud-Aitken en 2020. Le but ? Recueillir des échantillons de glace afin de comprendre l’environnement lunaire avant l’arrivée d’un premier équipage.
En revanche, la question du matériau à utiliser pour la construction du village se pose, et l’ESA estime que le régolithe présent en abondance sur la Lune pourrait faire l’affaire. L’agence a d’ores et déjà imprimé une série d’objets – vis, engrenages, buses, etc. – via un simulant de régolithe, comme le montre la page officielle du projet. Ce dernier est mené en collaboration avec une entreprise nommée Lithoz basée en Autriche, dont la spécialité de base est l’impression 3D en céramique.
Or, cette société manipule habituellement des matériaux comme le nitrure de silicium ou l’oxyde de zirconium. Mais elle est parvenue à modifier sa technique pour fonctionner avec le simulant de régolithe conçu par l’ESA. Celui-ci est par ailleurs composé d’oxyde d’aluminium, de calcium et de fer, avec comme matériau principal l’oxyde de silicium.
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