L’ESA fait une manœuvre dans l’espace pour éviter un satellite de SpaceX

Crédits : ESA

L’Agence spatiale européenne (ESA) a récemment dû effectuer une manœuvre d’évitement pour éviter que l’un de ses satellites ne percute un satellite de SpaceX. Un « quasi » incident qui soulève des questions quant à la nécessité de mettre en place de nouvelles « règles de l’espace ».

Lundi dernier, à 320 kilomètres au-dessus de nos têtes, le satellite Aeolus de l’ESA, qui surveille la configuration des vents terrestres, a été contraint de dévier sa trajectoire. En cause : un potentiel risque de collision avec l’un des 60 satellites de la flotte Starlink, de SpaceX. Le risque de collision était d’un sur 1000, selon l’ESA. Et d’un sur 591, selon SpaceX. « Les spécialistes de notre équipe en charge des débris spatiaux ont calculé le risque de collision entre ces deux satellites actifs, déterminant que l’option la plus sûre pour Aeolus était d’augmenter son altitude et de passer au-dessus du satellite SpaceX », a commenté l’ESA. Aeolus orbite désormais à près de 400 km d’altitude.

Sur le papier, personne n’est fautif. Mais un manque de communication semble avoir précipité un peu tout le monde. SpaceX n’aurait en effet pas correspondu avec l’agence européenne au cours des cinq jours qui ont précédé l’incident, à l’exception d’un e-mail envoyé alors que le risque de collision n’était encore que de un sur 50 000. La société américaine, de son côté, évoque un « bug » de son système d’alerte.

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Les satellites de la flotte Starlink, sur le point d’être mis en orbite. Crédits :
Official SpaceX Photos/Flickr

Besoin de nouvelles règles

Il n’existe aujourd’hui aucune loi détaillant la manière dont un opérateur doit se comporter dans une telle situation. Chacune des parties doit normalement s’entendre et résoudre le problème. Mais cette « affaire », qui n’en n’est pas une, met tout de même en évidence le fait que le système actuel, basé en grande partie sur le Traité sur l’espace extra-atmosphérique de 1967, ne convient peut-être plus.

L’espace est en effet déjà encombré. Mais il le sera encore plus dans les prochaines années. La flotte Starlink – qui vise à proposer de l’Internet haut débit à la planète entière – ne compte que quelques dizaines de satellites pour le moment. Mais il est question d’en placer plusieurs milliers en orbite. Et SpaceX n’est pas la seule aspirante. Amazon, OneWeb ou encore Kepler Communication visent à proposer les mêmes conditions.

Les principaux responsables opérants dans le domaine spatial vont ainsi devoir proposer de nouvelles règles – et s’entendre – dans le but de sécuriser le « trafic » au-dessus de nos têtes.

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