Les végétariens ont davantage de risques de dépression

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Selon une étude brésilienne, il existe des taux de dépression plus élevés chez les personnes ayant fait une croix sur le régime omnivore. En somme, les végétariens auraient deux fois plus de risques de sombrer dans la dépression. En revanche, les raisons évoquées ne sont pas en lien avec les carences nutritionnelles comme on pourrait le croire de prime abord.

L’aspect nutritionnel écarté

Lorsque certains individus choisissent le végétarisme, ils sont parfois qualifiés de « mangeurs de graines » ou encore, de « personnes carencées ». Il est vrai que les carences nutritionnelles sont une réalité et que les végétariens doivent être vigilants à ce sujet. Par ailleurs, une étude brésilienne à paraître dans le Journal of Affective Disorders le 1er janvier 2023 pointe un autre phénomène : les végétariens subissent deux fois plus d’épisodes dépressifs que les mangeurs de viande.

Toutefois, après avoir fait ce constat chez les végétariens, les épidémiologistes de l’Université fédérale de Rio Grande do Sul (Brésil) ont analysé plusieurs facteurs, comme les apports en protéines et en micronutriments, l’apport calorique total ainsi que la transformation des aliments. Les scientifiques ont alors conclu que le contenu nutritionnel de l’alimentation et les épisodes dépressifs n’avaient aucun lien.

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Moqueries, jugements et culpabilité

Les meneurs de l’étude pensent que ces épisodes de dépression sont purement d’ordre psychologique. Ainsi, être végétarien ne rendrait pas dépressif, mais la dépression pourrait amener certaines personnes à devenir végétariennes. Parmi les explications possibles, nous retrouvons notamment le sentiment de culpabilité et la rumination de pensées négatives, le tout en lien avec les dérives de l’élevage industriel et la réalité des abattoirs mis en avant par des associations. Selon les chercheurs, les personnes atteintes de dépression légère à modérée ont par ailleurs des jugements et perceptions plus réalistes de leur propre rôle et de leurs capacités.

La santé mentale des végétariens serait aussi affectée par les moqueries, discriminations et autres mises à l’écart. Ces personnes voient leurs valeurs attaquées, ce qui peut être une source de troubles dépressifs, finalement comme pour tout individu se sentant exclu. Par ailleurs, cette théorie qui reste tout de même à approfondir pose quelques questions. Par exemple, est-ce que cette corrélation pourrait disparaître avec le temps et l’augmentation du nombre de végétariens dans les pays développés ? En outre, quel est le lien entre végétarisme et dépression dans un pays tel que l’Inde où ce régime alimentaire se situe au rang de norme sociale ?