Les usines de dessalement d’eau de mer vont poser un gros problème…

Crédits : Free-Photos / Pixabay.

De nombreux pays, peinant à se procurer de l’eau douce, se tournent de plus en plus vers les usines de dessalement d’eau de mer. Est-ce pour autant sans danger ? Une récente étude alerte sur les milliards de tonnes de déchets rejetés en mer, qui pourraient potentiellement être recyclés.

Une Ă©tude publiĂ©e par l’Institut de l’eau, de l’environnement et de la santĂ© de l’UniversitĂ© des Nations Unies (Japon) dans la revue Science of the Total Environment rĂ©vèle que les usines de dessalement produisent en effet beaucoup, beaucoup de saumure – un sous-produit salĂ© chargĂ© de produits chimiques. Pour chaque litre d’eau douce produit, 1,5 litre de saumure serait parallèlement crĂ©Ă©. Cela reprĂ©sente environ 142 milliards de mètres cubes de saumure produits chaque jour (50 % de plus que les estimations prĂ©cĂ©dentes). Et ces dĂ©chets sont tout simplement abandonnĂ©s alors qu’ils pourraient ĂŞtre recyclĂ©s, et menacent au passage la vie marine.

La chaîne alimentaire menacée

Les auteurs de l’étude alertent en effet sur le fait que la grande majorité de ces déchets terminent généralement dans les océans. Les fortes concentrations de sel, ainsi que des produits tels que le cuivre et le chlore incorporés, peuvent alors nuire aux organismes marins. « La saumure épuise l’oxygène dissous dans les eaux réceptrices, explique en effet dans un communiqué Edward Jones, de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas et co-auteur de l’étude. Une salinité élevée et une réduction des niveaux d’oxygène dissous peuvent avoir de profondes répercussions sur les organismes benthiques, ce qui peut se traduire par des effets écologiques observables tout au long de la chaîne alimentaire ».

L’idée, selon les chercheurs, serait alors de ne plus gâcher inutilement ces déchets qui pourraient être recyclés ailleurs. Nous pourrions, par exemple, utiliser cette eau salée pour irriguer les cultures qui le tolèrent, faire de la pisciculture, produire de l’électricité ou même du sel de table, notent les chercheurs. Ou bien encore récupérer les produits chimiques pour les réutiliser ailleurs.

On note qu’environ 16 000 usines de dessalement produisent chaque jour ces tonnes de déchets (principalement en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar). Le nombre de ces usines devrait normalement augmenter dans les prochaines années, compte tenu de la demande en eau de plus en plus forte et de l’épuisement des ressources. La technique semble également de plus en plus abordable. Être capable de recycler ces déchets dès aujourd’hui est donc une priorité.

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