Après que sa mission Beresheet se soit écrasée sur la Lune en avril 2019, Israël pourrait avoir été le premier pays à coloniser un monde extraterrestre… avec des tardigrades ! Enfin, pas tout à fait.
En février dernier, la mission israélienne Beresheet décollait de Cap Canaveral en Floride à bord d’une fusée SpaceX en vue d’atterrir sur la Lune. En cas de succès, Israël pouvait alors devenir le quatrième pays à poser un engin sur notre satellite. Cependant, tout ne s’est pas passé comme prévu. Deux mois plus tard, à quelques mètres de la surface lunaire, le moteur principal de l’atterrisseur est malheureusement tombé en panne. Les contrôleurs de mission ont tenté de le redémarrer, mais ils ont manqué de temps. La mission s’est finalement écrasée sur la surface lunaire le 11 avril dernier, en pleine mer de la Sérénité.
Des tardigrades sur la Lune
Or, ce que nous rappelle le magazine Wired, c’est que la sonde embarquait dans ses bagages une « sauvegarde » de notre planète. Cette sorte de microarchive de la taille d’un DVD contenait plusieurs millions de pages d’informations terrestres. Ce que nous ignorions, c’est que des milliers de tardigrades déshydratés avaient été intégrés à cette archive au tout dernier moment. Dans les semaines qui ont suivi l’accident, les responsables de la mission ont alors tenté de déterminer si cette « bibliothèque terrestre » pouvait avoir survécu à l’accident lunaire. Ils se disent aujourd’hui confiants. Autrement dit, le « DVD » serait intact, et ce, peut-être grâce aux tardigrades justement.
Cette « bibliothèque » se présentait en effet sous la forme d’un disque composé de 25 couches de nickel. Chacune était une épaisseur de quelques microns. À l’intérieur, plusieurs milliers d’images relatant des extraits littéraires ou encore des pages d’histoire avaient été intégrées. Bref, c’est quasiment tout Wikipédia. Quelques semaines avant le lancement, les chercheurs ont néanmoins décidé d’inclure de l’ADN humain (échantillons de leur sang) et quelques milliers de tardigrades. Pour ce faire, il avait alors fallu intégrer une fine couche de résine époxy entre chaque couche de nickel. C’est justement cette matière supplémentaire qui aurait donc permis de solidifier davantage l’artefact.

Mais sommes-nous sûrs que les tardigrades n’ont pas été relâchés ? Non, pas tout à fait, ce qui pose alors la question de leur survie. Nous savons en effet ces petits animaux incroyablement robustes sont capables de survivre au vide de l’espace. Bien sûr, il est inutile d’imaginer une prise de contrôle de la Lune par les tardigrades. Néanmoins, on pourrait imaginer une mission de « sauvetage » mise en place un jour pour les ramener sur Terre. Nous pourrions alors tenter de les réhydrater. Reste à savoir si cela suffira à les ramener à la vie. En attendant, ils gisent en ce moment même, inertes, sur les lieux de l’accident lunaire.
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