Un nouveau réseau de supercalculateurs pourrait conduire à l'AGI
Crédits : Dragos Condrea/istock

Les supercalculateurs dédiés à l’IA sont de plus en plus puissants, couteux et énergivores ! Mais est-ce vraiment un problème pour autant ?

Dans le monde des supercalculateurs IA, une tendance existe depuis quelques années. En effet, ces monstres de calcul doublent de performance environ une fois par an. Selon une récente étude, le plus grand superordinateur servant à l’intelligence artificielle en 2030 pourrait consommer jusqu’à 9 GW d’électricité.

Des supercalculateurs toujours plus massifs

En février 2025, le supercalculateur Frontier du Laboratoire national d’Oak Ridge aux États-Unis a exécuté la simulation de l’univers la plus complexe jamais réalisée. Cette prouesse implique évidemment des couts immenses mais aussi, une importante consommation en énergie. Or, ces mêmes besoins financiers et énergétiques doublent chaque année pour ce genre de machines, comme le révèle une étude pré-publiée sur la plateforme arXiv le 23 avril 2025.

Selon l’expert en IA Konstantin Pilz du think tank Center for Security and Emerging Technology (CSET), la performance de calcul des superordinateurs d’IA a doublé tous les neuf mois entre 2018 et 2025. Ceci se conjugue avec une multiplication par deux chaque année du coût d’acquisition du matériel et de la consommation électrique. Les auteurs de l’étude ont analysé les données concernant 500 superordinateurs dédiés à l’IA.

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Crédits : Riken

Jusqu’à deux millions de puces en 2030

Dans le détail, il est question d’une augmentation annuelle de 1,6x du nombre de puces mais également, d’une amélioration de 1,6x des performances par puce. Il faut dire qu’aujourd’hui, la démocratisation de l’IA générative fait que les systèmes contenant plus de 10 000 puces sont devenus une sorte de norme, alors que ceux-ci étaient rares il y a encore cinq ans. De plus, certains géants de la tech disposent désormais de superordinateurs monstrueux, comme le Meta 100K (Meta AI) ou le Colossus (xAI). Ce dernier a d’ailleurs couté 7 milliards de dollars en matériel et nécessite pas moins de 300 MW d’électricité.

Selon les estimation de l’équipe de Konstantin Pilz, le supercalculateur le plus performant en juin 2030 pourrait contenir jusqu’à deux millions de puces, pour un coût total d’environ 200 milliards de dollars. En ce qui concerne les besoins energétiques, les experts évoquent une incroyable consommation en électricité de 9 GW. Or, rappelons tout de même qu’en France, 1 GW correspond à peu près aux besoins d’un million de personnes.

Également, il est important de souligner certaines inégalités en matière de supercalculateurs. Aujourd’hui, la part du secteur privé en ce qui concerne la puissance de calcul à l’échelle mondiale est de 80%, alors que celle-ci était de seulement 40% en 2019. Le reste, à savoir la puissance de calcul du secteur public est détenue par les États-Unis et la Chine, respectivement à hauteur de 75% et 15%. Cependant, les services de cloud faussent quelque peu la donne, étant donné que l’emplacement physique des supercalculateurs peut différer de celui des utilisateurs.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.