Les soucoupes volantes des années 50 appartenaient à la CIA

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Les petits hommes verts étaient en fait des pilotes de la CIA ! Dans un rapport déclassifié en 2014, l’agence de renseignement dévoile l’origine de nombreuses observations d’ovnis : le Lockheed U-2, un avion utilisé dans un programme de surveillance de l’URSS.

Rédigé en 1998 et sobrement  intitulé «La CIA et le programme U-2», le rapport présente dans les détails un programme d’espionnage aérien de l’URSS. Le projet, qui a débuté en 1954, repose sur la conception d’un avion, le Lockheed U-2, capable de voler à plus de 20 kilomètres d’altitude. Entre des vols stratosphériques, inédits pour l’époque, et les ovnis, il n’y qu’un pas, bien vite franchi par la population américaine. Une situation qui a visiblement amusé la CIA, puisqu’elle n’hésite pas à ironiser sur twitter : « Les témoignages d’activité inhabituelle dans les années 50 ? C’était nous ! ».

 

 

Espionner sans être vu, à l’heure où les satellites n’existaient pas encore

Alors en pleine guerre froide, les Etats-Unis lancent dans le plus grand secret le programme U-2, dans le but de surveiller le territoire soviétique. Les satellites n’existant pas encore en 1954 – le premier satellite, Spoutnik, ne sera lancé qu’en 1957 – les services secrets américains mettent alors au point le Lockheed U-2. Les premiers tests se déroulent d’ailleurs dans la fameuse… zone 51.

Comparé aux avions les plus performants de l’époque, qui atteignaient difficilement une douzaine de kilomètres d’altitude, l’U-2 a effectivement tout d’une soucoupe volante. Avec un rayon d’action de 3000 kilomètres et une altitude de croisière stratosphérique, il était hors d’atteinte des défenses anti-aériennes et indétectable au radar. De quoi permettre au pilote, harnaché tel un astronaute, de filmer tranquillement des zones stratégiques. 

L’opération BLUE BOOK ou la traque aux ovnis

Si la CIA en rit aujourd’hui, les ovnis des années 50 l’ont, à l’époque, suffisamment inquiété pour que ses agents s’intéressent de près aux témoignages. À la suite de nombreuses observations de pilotes de ligne, mais aussi de témoins au sol, l’US Air Force lança l’opération Blue Book afin de recenser chaque témoignage et tenter de les expliquer. Face aux difficultés rencontrées pour élucider les phénomènes observés, les investigateurs de Blue Book décident de contacter la CIA.

C’est en comparant les plans de vol du Lockheed U-2 avec la date et la localisation des rapports d’ovnis qu’ils firent le rapprochement. « Dès que les U-2 commencèrent à voler, les contrôleurs aériens reçurent une affluence de messages faisant état d’ovnis » relate le rapport. Par ailleurs, les observations des pilotes de ligne avaient pour la plupart été faîtes sur des vols allant d’est en ouest, à l’instant où le soleil venait de disparaître à l’horizon. Les avions de ligne étaient plongés dans la pénombre, alors que le Lockheed U-2, deux fois plus haut était toujours exposé aux rayons du soleil. Selon le rapport, « les ailes argentées de l’U-2 pouvaient encore réfléchir la lumière et apparaitre ainsi comme une étrange lueur flottant à une altitude inconcevable pour l’époque ».

La CIA a reconnu que les vols de l’U-2 puis de ses successeurs expliquaient une grande partie des observations d’ovnis. Mais pour éviter de s’attirer les foudres des soviétiques, l’agence a préféré taire la vérité et laisser libre cours aux folles théories des ufologues.

Les balades en soucoupes ne sont certes pas encore envisageables, mais de nombreuses vidéos permettent de s’embarquer à bord d’un Lockheed U-2, encore en activité dans l’armée américaine :

sources : Sciences et Avenir, Le Figaro