En décembre 1996, Roger Ripert, fondateur de l’association Oniros, traduisit un article écrit par Stephen LaBerge, professeur américain à Stanford et fondateur du Lucidity Institute. Celui-ci fait état de résultats d’expériences démontrant que les rêves lucides sont possibles. Cependant, d’autres expériences ont été menées depuis.
Cette semaine, une saga du sommeil est sortie. Vous pouvez retrouver tous les articles dans le menu suivant :
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Définition d’un rêve lucide
Le rêve lucide est un rêve contrôlé par un rêveur conscient de sa condition endormie. C’est donc là que la définition du mot « lucide » prend son sens.
Les caractéristiques d’un rêve
Lors d’un rêve, on ne se rend pas compte que l’on rêve. Cet instant paraît alors être aussi réel qu’un autre. « Les rêves sont réels – tant qu’ils durent », a déclaré à ce sujet le docteur Havelock Ellis.
La quasi-totalité des rêves intervient durant la phase de sommeil paradoxal (consultez notre article sur les étapes du sommeil si vous souhaitez plus d’explications sur le sommeil paradoxal). Durant cette dernière, notre cerveau va constituer l’environnement du rêve. C’est aussi le cas des rêves lucides. Le rêve est influencé par :
- l’environnement immédiat, qui est récolté sous forme de données sensorielles
- les désirs du rêveur (motivations et désirs « freudiens »)
- les peurs du rêveur
- les expériences passées, plus ou moins récentes, du rêveur
Mais, là où un rêveur classique va subir les influences de son inconscient, le rêveur lucide peut passer outre cet aspect. Imaginez que vous recevez d’un seul coup le pouvoir de faire ce que vous voulez et de tout transformer à votre guise ! C’est un petit peu ce qui arrive au moment d’un rêve lucide. Bien sûr, le rêve reste du domaine imaginaire, n’espérez pas pouvoir le refaire une fois réveillé.
D’où vient cette histoire de rêves lucides ?
Aristote et Descartes font partie de ceux ayant laissé les témoignages les plus notables sur le sujet. Cependant en 2017, une étude scientifique menée par le docteur Denholm Aspy et rapportée par l’Assocation psychologique américaine (l’APA) démontre qu’environ 53 % des personnes ont déjà vécu un rêve lucide, et surtout qu’il est possible de les provoquer !
Cette étude fait suite à des travaux initiés quelques décennies plus tôt par le Marquis d’Hervey de St-Denys, répertoriés dans son livre Les Rêves et les moyens de les diriger, publié en 1867. Le terme « rêve lucide » est apparu en 1913, et a été énoncé par le psychiatre néerlandais Frederik Willems Van Eeden.
Comment faire pour provoquer un rêve lucide ?
La méthode mnémonique d’induction de rêves lucides (MILD)
Dans cette expérience, le professeur Aspy a fait dormir ses cobayes pendant 5 heures. Au bout de ce laps de temps, une alarme sonnait et les participants se réveillaient. Ils devaient alors répéter la phrase : « La prochaine que je vais rêver, je vais me souvenir de ce dont j’ai rêvé ». Ensuite, ils se rendormaient.
« La technique MILD fonctionne sur ce que nous appelons “mémoire prospective”, c’est-à-dire votre capacité à vous souvenir des choses pour les utiliser dans le futur. En répétant une phrase dont vous vous souviendrez, vous aurez l’intention de vous rappeler que vous rêvez, ce qui vous mènera à un rêve lucide », explique le Docteur Aspy.
De nombreux écrits ont voulu mettre à mal la théorie des rêves lucides ces dernières décennies, en mettant notamment en avant la dégradation de la qualité du sommeil. Cependant, « Fait important, ceux qui ont réussi en utilisant la technique MILD ne ressentaient pas le besoin de dormir davantage le lendemain, cela indique que le rêve lucide n’a eu aucun effet négatif sur la qualité du sommeil ».
Le test de réalité
Durant cette phase, les participants prenaient un point de repère réel. Cela allait d’un élément extérieur au simple fait de fermer le poing. Ensuite, pour identifier s’ils étaient en train de rêver, ils devaient faire appel à ce point de repère. Ils se rendaient ainsi compte de si oui ou non ils rêvaient.
Se réveiller, se lever, retourner au lit
Là encore, les participants étaient réveillés au bout de 5 heures de sommeil. Ceux-ci devaient se lever, attendre un petit moment puis se rendormir. Le but de cette expérience était d’accélérer et faciliter le passage dans la phase de sommeil paradoxal.
Source : APA, Traduction de Roger Ripert.
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