Les rennes ne volent pas, mais ils sont d’excellents nageurs. Voici pourquoi.

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Crédit : Harlan Schwartz

Avec leurs bois majestueux, les rennes du Père-Noël ont fière allure à l’avant de son traîneau. Capables de résister au froid polaire, ces animaux semblent évidemment taillés pour accompagner notre cher barbu au manteau rouge… à l’exception près qu’ils ne savent pas voler. En revanche, ils peuvent nager pendant des heures.

En 1821, un poème anonyme publié par William Gilley, imprimeur à New York, fait référence pour la première fois à un personnage inspiré de Saint Nicolas menant un traîneau tiré par un unique renne. Deux ans plus tard, un autre poème – A Visit from St. Nicholas (« Une visite de St Nicolas ») – décrit cette fois un vieil homme conduisant un petit traîneau dans les airs tiré par huit petits rennes. Il leur donne chacun un nom : Fougueux, Danseur, Rusé, Fringuant, Comète, Cupidon, Éclair et Tonnerre. Rodolphe, qui guide le traîneau dans des conditions climatiques les plus extrêmes grâce à son nez rouge, arrivera plus tard, en 1939.

Cette histoire pourrait tenir debout si les rennes (Rangifer tarandus) pouvaient effectivement voler. Or, ce n’est évidemment pas le cas. En revanche, ces animaux sont d’étonnants nageurs pouvant atteindre des vitesses allant jusqu’à 9,6 kilomètres par heure sur de longues distances. À titre d’illustration, dans le nord du Canada, des chercheurs ont documenté des adultes et leurs petits de deux mois nageant entre des îles séparées de plus de deux kilomètres.

Poils et sabots

Une partie de la raison pour laquelle ces animaux sont de si bons nageurs est liée au fait qu’ils flottent plutôt bien, et ce, grâce à deux facteurs clés.

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Crédit : Matt Cameron

Tout d’abord, les rennes ont des poils creux que le National Park Service compare à du papier bulle, car ils emprisonnent des poches d’air de la même manière. Ces poils aident les cervidés à rester au chaud pendant l’hiver, agissant comme un excellent isolant thermique, mais ils ont également la particularité d’être très légers, ce qui favorise la flottabilité.

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L’image au microscope électronique à balayage (x300) d’une coupe transversale longitudinale d’un poil de renne. On distingue très clairement la structure cellulaire ouverte distinctive du cortex et de la médulla avec des parois cellulaires minces (qui rappellent le fameux « papier bulle »). Crédits : JCH King, The British Museum Press

Ensuite, les sabots du renne sont une autre caractéristique déterminante. En effet, en plus d’avoir la particularité de s’adapter aux saisons, ils sont très larges, ce qui facilite la locomotion dans la neige, mais aussi la propulsion dans l’eau.