Les raisons qui m’ont poussé à changer d’alimentation

élevage crise climatique
Crédits : kl_fotos/pixabay

C’était il y a un peu moins de 5 ans, un de mes très bons amis avait décidé d’arrêter de consommer de la viande. 

Pour moi, issu d’une famille d’éleveurs laitiers en campagne mosellane, c’était assez inimaginable. Principalement parce que je ne voyais quasiment pas le mal causé par une alimentation carnée. Je voyais les animaux comme des marchandises, sur lesquels il faut « faire une marge ». Bien sûr, je faisais la différence entre le chien de la ferme (presqu’un membre de la famille), les vaches (le bétail à exploiter), le cheval que nous traitions avec un grand respect, les poulets à engraisser et les « nuisibles » (corbeaux, pigeons, renard, etc…).

Et puis au détours de quelques documentaires, je me suis rendu compte que cette vision des animaux était purement arbitraire, créée de toute parts par une société de consommation qui souhaite établir une hiérarchie dans notre considération des autres êtres vivants.
En fait, cela nous aide énormément de considérer les vaches, les poulets et les cochons différemment des éléphants, des chiens et des perroquets (tout comme nous faisons une différence entre un dauphin et un thon).

Si nous avions des considérations égales envers tous ces animaux, il nous serait difficile de les élever en groupe dans des cages trop petites pour eux puis leur trancher la gorge, pour ensuite les dépecer et se repaître de leurs chairs.

C’est lors d’une visite dans un abattoir que je me suis rendu compte de l’ignonimie infligée aux animaux d’élevage. Dans ces grands bâtiments, personne n’entend leurs cris, personne n’entend leur souffrance, on y inflige la mort. Et dans des cadences actuelles qui sont devenues impossibles.
Notre appétit de viande implique une quantité d’animaux élevés, puis tués, absolument faramineuse.

Puis en me renseignant, je me suis rendu compte que la consommation de viande impliquait des quantités d’émissions de méthane absolument gigantesques, autant que de la déforestation pour nourrir les animaux d’élevage avec du soja, à tel point que l’élevage est responsable de 15% de nos émissions de gazs à effet de serre (soit plus que tous les transports voiture, camions, trains, avions, cargos, etc…).

élevage vaches
Élevage bovin aux États-Unis Crédits : Greenpeace

Puis, je me suis rendu compte des aspects délétère que la viande avait sur notre santé, sur les maladies cardiaques et le cholestérol.

En m’engageant auprès de Sea Shepherd (une ONG anti-braconnage), j’ai vu de mes propres yeux l’immense carnage que nous, humains, faisons à nos océans. Pour les animaux marins, on parle de 850 Milliards d’animaux tués chaque année pour se nourrir, ou pour nourrir d’autres poissons qui nous nourrirons. Cette pêche a des impacts considérables sur la faune et la flore marine, à tel point que nous sommes en train de dérégler toute la chaîne alimentaire des océans, donc tout son équilibre.

En fait, je n’arrive plus aujourd’hui à trouver d’argument valable pour continuer à manger de la viande ou du poisson.
J’ai arrêter d’en consommer en août 2015, et depuis tout va parfaitement bien.
Je pensais également que j’allais me sentir faible, car les publicités et la culture populaire m’indiquaient que la viande était synonyme de force et de développement musculaire, mais quelques recherches sur le sujet font vite tomber ces préjugés.

Je pense qu’en s’y mettant tous, on peut très facilement faire pérécliter l’industrie la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité, éviter d’émettre une quantité astromonique de gazs à effet de serre dans l’atmosphère, éviter de gaspiller des milliards de mètres cubes d’eau (15 mètres cubes pour 1kg de boeuf), restaurer des terres agricoles pour la production humaine, restaurer les équilibres fauniques des océans et éviter tant de souffrances derrière les murs des abattoirs.

Alors, on s’y met ?


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