Les raies manta aussi se font des amies

Deux groupes sociaux de raies manta de récifs. Crédits : Rob Perryman

Connues autrefois pour être des poissons solitaires, les raies manta semblent également enclines à se faire quelques amies, suggère une étude.

La raie manta est un poisson mondialement connu pour sa taille gigantesque (jusqu’à sept mètres d’envergure). Elle nous fait également rêver par sa grâce et sa gentillesse. Nous savons ces créatures généralement solitaires, même si elles se regroupent souvent en masse pour migrer et se nourrir. Mais jusqu’à présent, peu d’études ont été menées pour véritablement décrire la structure de leurs relations sociales. C’est désormais chose faite. Les détails de ces travaux ont été publiés dans revue Behavioral Ecology and Sociobiology.

Les raies se font des copines

Des biologistes de la Marine Megafauna Foundation, associés à des chercheurs des universités Macquarie, de Papouasie et de York, ont pour ces travaux suivi plus de 500 groupes de raies manta de récif (Mobula alfredi) pendant cinq ans. La grande majorité dans les eaux turquoise des côtes du nord-ouest de l’Indonésie. Ils se sont concentrés sur les aires de rassemblement. Trois « stations de nettoyage », où les raies se font faire la toilette par de petits poissons nettoyeurs. Et deux aires d’alimentation.

Toutes les raies ont été identifiées grâce aux différentes taches retrouvées sur leurs corps. Et leurs interactions ont été scrutées par les chercheurs. Il est alors ressorti que certaines raies formaient des amitiés avec d’autres spécimens. Ces relations pouvaient ensuite durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

« Comme les dauphins, les raies manta sont intelligentes et procèdent à des comportements collectifs tels que se nourrir et jouer, explique Robert Perryman, de la Marine Megafauna Foundation et principal auteur de l’étude. Elles sont curieuses, approchent souvent les humains et chaque individu semble avoir sa propre personnalité. Il s’avère maintenant que les raies manta de récifs choisissent activement de se grouper avec leurs partenaires sociaux préférés ».

Crédits : Pixabay

Mieux concentrer les efforts de conservation

Les chercheurs ont également relevé deux communautés distinctes, mais connectées. L’une composée exclusivement de femelles matures, et l’autre composée de femelles, de mâles et de juvéniles. Ces deux groupes se sont croisés dans les aires d’alimentation et les postes de nettoyage, avant de chacun prendre une direction différente. Enfin, il est ressorti que les femelles passaient davantage de temps dans les aires de « nettoyage », tandis que les mâles passaient plus de temps à se nourrir.

« Nous comprenons encore très peu de choses sur la façon dont les manta vivent, mais nous savons qu’elles sont socialement actives. Et ces interactions semblent importantes pour la structure de leurs populations, poursuit le chercheur Comprendre ces relations sociales peut aider à prédire les mouvements des raies manta, les modèles d’accouplement et les réponses aux impacts humains. C’est essentiel pour les efforts de conservation et d’écotourisme ».

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