Les porte-conteneurs sont aujourd’hui tellement imposants qu’il devient compliqué de les décharger

HMM Algeciras porte-containers
Crédits : kees torn / Wikimedia Commons

Construire des porte-conteneurs toujours plus grands a évidemment des avantages. En revanche, il existe aussi des défauts. Avec une capacité de transport augmentant régulièrement, ces navires aggravent les embouteillages dans les ports qui ne peuvent plus suivre la cadence.

Des ports en souffrance

En avril 2021, l’imposant porte-conteneurs Ever Given avait fait grand bruit après avoir bloqué le canal de Suez durant près d’une semaine. Cet incident est venu rappeler les problèmes que peut générer le gigantisme croissant des porte-conteneurs. Or, l’Ever Given a une taille plutôt raisonnable face aux porte-conteneurs géants du futur. Quoi qu’il en soit, il y a aujourd’hui près d’une centaine de bateaux de plus de 20 000 EVP (équivalent vingt pieds) naviguant sur les océans du globe.

Comme l’expliquait le magazine Quartz dans un article du 28 septembre 2021, ces géants des mers sont une source d’aggravation des embouteillages au niveau des ports. Certains ports font aujourd’hui face à d’importantes difficultés, comme celui de Long Beach (Californie). Aujourd’hui, un navire transporte en moyenne 7 000 conteneurs contre 4 000 avant la crise sanitaire en lien avec la Covid-19.

Il s’avère que cette surabondance des conteneurs impacte des infrastructures portuaires déjà en tension. Cette situation touche surtout les vieux ports, ces derniers ayant accumulé d’importants retards et se trouvant déjà au-delà de leur point de rupture. De plus, l’espace à bord des porte-conteneurs est aujourd’hui plus rare et donc, plus onéreux. Ainsi, les compagnies ont tendance entasser les cargaisons afin d’augmenter considérablement leurs revenus.

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Une situation vouée à perdurer

Malheureusement, les ports n’ont jamais été pensés pour suivre cette cadence infernale. Or, chaque port dispose d’un nombre fixe de grues, et ce peu importe si les navires arrivants contiennent 1 000 ou 10 000 conteneurs. Les infrastructures font face à deux problèmes majeurs : l’impossibilité de décharger les bateaux assez rapidement et le manque de place pour le stockage.

À l’extérieur du port, la logistique a également du mal à suivre. Les routes sont trop petites, tout comme les chemins de fer. De plus, la crise est aggravée par une pénurie de chauffeurs, comme c’est le cas à Los Angeles où environ un tiers des créneaux de nuit du port ne sont pas assurés. Ainsi, des centaines de milliers de conteneurs attendent sur leur navire au large du littoral. Ces derniers ne peuvent tout simplement pas accoster et l’attente pour le déchargement est d’environ six jours. En temps normal, le temps d’attente est de seulement deux jours.

Si certaines villes côtières tentent d’investir dans la construction d’infrastructures portuaires capables d’accueillir des navires toujours plus grands, cette situation est malheureusement destinée à perdurer. Pour certains observateurs, le mieux serait d’avoir un plus grand nombre de navires de taille moyenne et stopper la course au gigantisme. Ainsi, la situation n’imposerait pas une perpétuelle demande en ressources pour suivre la cadence imposée.