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Les plus anciens baobabs d’Afrique sont en train de mourir

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Crédits : Wikimedia Commons / Yoky

Certains des baobabs les plus anciens et les plus grands d’Afrique – dont certains datent des anciens Grecs – sont morts subitement, en totalité ou en partie, au cours de la dernière décennie, ont indiqué lundi des chercheurs. Une équipe de scientifiques tire la sonnette d’alarme.

La grande majorité des plus vieux baobabs d’Afrique se meurent depuis une dizaine d’années, ont alerté lundi des chercheurs dans la revue Nature Plants. « Il est choquant et spectaculaire d’assister au cours de notre vie à la disparition de tant d’arbres d’âges millénaires », explique à l’AFP Adrian Patrut de l’Université Babes-Bolyai en Roumanie, premier auteur de cette nouvelle étude. Âgés de 1100 à 2500 ans et tutoyant le ciel, ces baobabs – véritables emblèmes de la savane africaine – ont peut-être été victimes du changement climatique, suggèrent les chercheurs.

« Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les grands baobabs d’Afrique australe ont commencé à mourir, peut-on lire, mais depuis 10-15 ans, leur disparition a rapidement augmenté à cause des températures très élevées et de la sécheresse ». Au cours des 12 dernières années, neuf des treize plus vieux baobabs sont partiellement ou totalement morts, selon cette nouvelle étude. Parmi les neuf figuraient quatre des plus grands baobabs africains, dont le plus vieux nommé Panke (2450 ans), l’arbre de Platland avec son tronc de plus de 10 mètres de diamètre, et le célèbre baobab Chapman du Botswana, sur lequel l’explorateur Livingstone grava ses initiales.

Entre 2005 et 2017, les chercheurs ont sondé et daté « pratiquement tous les baobabs africains très grands et potentiellement anciens » – plus de 60 arbres en tout. En rassemblant des données sur la circonférence, la taille, le volume du bois et l’âge des spécimens, ils ont alors noté le « fait inattendu et intrigant » que la plupart des arbres les plus vieux et les plus grands sont morts pendant la période d’étude. Tous se trouvaient en Afrique australe : Zimbabwe, Namibie, Afrique du Sud, Botswana et Zambie.

Rappelons que ces arbres sont de véritables réserves d’eau qui portent des fruits et nourrissent habitants et animaux. Leurs feuilles sont bouillies et mangées, ou utilisées pour fabriquer des remèdes traditionnels, tandis que l’écorce est pilée et tissée en corde, paniers, étoffes et chapeaux imperméables.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Nature Plants.

Source

Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.