Une équipe de chercheurs confirme aujourd’hui avoir identifié des restes microbiens dans des roches australiennes vieilles de 3,5 milliards d’années. Ce sont, à ce jour, les plus anciennes preuves de vie sur Terre.
Certains ont déjà revendiqué les découvertes de traces microbiennes vieilles de 3,7 ou 4 milliards d’années. Mais aucune de ces études n’a été confirmée depuis. Le sujet est épineux, dans la mesure où les plus anciennes traces de vie sur Terre pourraient nous révéler certains secrets bien gardés sur l’origine même du vivant. Il faut donc des preuves extraordinaires. Et ces preuves, des chercheurs australiens de l’Université de New South Wales, semblent les avoir trouvées. Ces derniers expliquent en effet avoir isolé de la matière organique d’origine microbienne dans des stromatolites dans la région de Pilbara, en Australie occidentale. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Geology.
Des traces vieilles de 3,48 milliards d’années
Pour ces travaux, Raphael Baumgartner et son équipe ont analysé des roches extraites de la formation de Dresser, vieilles de 3,48 milliards d’années. Ils ont identifié des stromatolites, des structures qui se forment lorsque les microbes se développent en couches minces, recouvertes ensuite de sédiments. Ces structures étaient déjà connues, mais de nombreux chercheurs n’étaient jusqu’à ce jour pas convaincus qu’il s’agissait réellement de stromatolites. Autrement dit, beaucoup prétendaient qu’elles auraient pu se former de manière géologique, sans nécessiter la présence de vie.
Pour cette étude, les chercheurs ont alors tenté de prélever les échantillons les mieux conservés (carottes). Ces roches ont ensuite été analysées en utilisant une microscopie électronique à haute puissance, une spectroscopie et une analyse isotopique. Ces trois méthodes – ultra-précises – ont alors permis de relever la présence de matière organique. Elles ont d’autre part confirmé que cette matière était bel et bien d’origine microbienne. «Il n’existe à ce jour pas de restes microbiens plus vieux que les nôtres», note Raphael Baumgartner.
L’origine de la vie sur Terre, mais pas que
Autre fait important : cette matière organique échantillonnée était principalement emprisonnée dans de la pyrite, un minerai constitué de fer et de soufre. Nous savons aujourd’hui que certains microbes vivent du soufre et produisent de la pyrite en tant que déchet. Ces anciennes formes de vie auraient visiblement pu faire de même. En allant un peu plus loin, nous pourrions même imaginer que les toutes premières formes de vie utilisaient le soufre comme principale source d’énergie.
Comprendre comment la vie a commencé est non seulement important pour notre propre histoire, mais ces nouvelles informations pourraient également nous éclairer sur la manière dont la vie pourrait se développer et prospérer sur d’autres planètes. On pense bien évidemment à Mars. Il est d’ailleurs prévu que des chercheurs des missions Mars 2020 de la NASA, et ExoMars 2020, de l’ESA, étudient ces mêmes roches au cours de ces prochains jours.
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