Les personnes de grande taille ont un plus grand risque de cancer, révèle une étude, car celles-ci ont plus de cellules dans leur corps. Et qui dit plus de cellules, dit plus de mutations potentiellement cancéreuses. Les détails de l’étude sont rapportés dans les Actes de la Royal Society B.
Un certain nombre d’études ont précédemment montré un lien entre une grande taille et un risque plus élevé de développer une forme de cancer. Si l’on pensait auparavant que certaines hormones de croissance pouvaient jouer un rôle, une récente étude propose une explication plus « simple » : les personnes de grande taille ont tout simplement plus de cellules. Rappelons que le processus de cancérisation se produit au niveau cellulaire. On observe dans un premier temps une lésion au niveau de l’ADN d’une cellule, celle-ci se transforme et forme ensuite un groupe de cellules identiques. Elles ne sont ensuite plus liées au tissu auquel elles appartenaient, et prolifèrent de manière anarchique. Le fait d’avoir plus de cellules dans le corps augmenterait ainsi le risque de mutations.
Leonard Nunney et son équipe de l’Université de California Riverside (États-Unis) sont revenus sur des études antérieures, comparant le risque de développer un cancer de tout type avec la taille des individus concernés. Il en ressort un risque accru de 13% chez les femmes pour chaque 10 cm supplémentaire, et une augmentation des risques de 11% pour les hommes. La taille d’un individu étant essentiellement déterminée par ses gènes, «cela signifie que cet excès de risques est inné et ne peut donc être réduit», explique le chercheur. Il note par ailleurs que le mélanome – un cancer de la peau – montre un lien beaucoup plus fort avec la taille.
Mais que les personnes de grande taille ne s’inquiètent pas outre mesure. Comme l’explique Georgina Hill, de la Cancer Research UK : «Un certain nombre d’études menées au fil des ans ont montré que les personnes de grande taille semblent présenter un risque légèrement plus élevé de cancer, concède la chercheuse. Mais le risque accru est faible et vous pouvez faire beaucoup pour réduire le risque de développer la maladie, en ne fumant pas, par exemple, et en conservant un poids de forme».
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