Les personnes capables de contrôler leurs rêves auraient une conscience d’elles-mêmes plus développée

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Des chercheurs allemands viennent de mettre en évidence que les personnes capables de faire des rêves lucides ont une région cérébrale « anormalement » développée par rapport au reste de la population. Une découverte qui suggère que la capacité à prendre le contrôle de ses rêves serait intrinsèquement liée à la métacognition. Explications.

Certaines personnes sont en mesure de devenir pleinement conscientes à l’intérieur de leurs rêves et de les influencer selon leur propre volonté. Ce phénomène étonnant, connu sous le nom de rêve lucide, a été objectivé par la science durant les années 70 grâce aux recherches menées par Keith Hearne à l’université de Hull, en Grande-Bretagne. Pour y parvenir, ce médecin se basa sur les travaux de William Dement et H. P. Roffwarg qui avaient démontré que la direction des mouvements oculaires lors du sommeil paradoxal pouvait coïncider avec l’orientation du regard dans le rêve. Ainsi, en réussissant à enregistrer une séquence spécifique de mouvements oculaires que son patient devait réaliser en état de rêve lucide, le docteur Keith Hearne put apporter la preuve que la conscience pouvait émerger durant le sommeil.

Depuis, bien que de nombreux travaux se soient succédé afin d’apporter une meilleure compréhension du rêve lucide, une importante zone d’ombre persiste concernant les mécanismes cérébraux qui sous-tendent ce phénomène.

Une zone cérébrale impliquée dans le rêve lucide découverte?

Pour autant, une recherche menée par des neurologues allemands de l’Institut Max Planck pourrait bien permettre de lever le voile sur ce mystère. En effet, dans leur étude publiée dans The Journal of Neurosciences, les scientifiques ont expliqué avoir comparé la structure cérébrale de personnes expérimentant fréquemment des rêves lucides à celle de personnes n’ayant jamais vécu – ou très rarement — ce type d’expérience. Ils se sont ainsi aperçus que les « rêveurs lucides » possédaient une région cérébrale spécifique bien plus volumineuse que le reste de la population : le cortex pré-frontal. Il s’agit d’une zone impliquée dans l’élaboration et le contrôle de toute action volontaire, mais également dans notre aptitude à avoir conscience de nous-mêmes à travers l’analyse de nos processus mentaux (métacognition).

Face à ce constat, les chercheurs se sont donc demandés s’il existait un lien entre la capacité à faire des rêves lucides et la « conscience de soi ». Pour le vérifier, ils ont mesuré l’activité cérébrale de 62 sujets pendant que ces derniers passaient un test visant à stimuler la métacognition. Les scientifiques ont ainsi pu constater qu’en plus d’avoir un cortex pré-frontal plus développé que la moyenne, les rêveurs lucides sollicitaient également davantage cette région par rapport au reste de la population. Des résultats qui suggèrent donc que les fonctions métacognitives seraient intrinsèquement liées à la capacité de réaliser des rêves lucides…