Les personnes âgées sont-elles « empoisonnées » par leurs médicaments ?

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Selon un chercheur, certains médicaments « empoisonnent » les personnes âgées. En effet, il pense que nous en savons trop peu sur les dosages adaptés ou encore sur la façon dont ils interagissent les uns avec les autres.

Sir Munir Pirmohamed, professeur de pharmacologie à l’Université de Liverpool, s’est récemment exprimé auprès de la Chambre des Lords anglaise. Selon cet expert, il est de plus en plus urgent de revoir la réglementation en vigueur sur la mise en place d’essais cliniques visant à tester nos médicaments.

Les personnes les plus concernées sont les personnes âgées, qui peuvent se voir prescrire jusqu’à vingt médicaments. D’après lui, le problème est que la grande majorité des essais sont menés auprès de personnes plus jeunes.

« Ces médicaments ont été testés à des doses conventionnelles auprès de populations plus jeunes ne présentant pas plusieurs maladies« , a-t-il déclaré. Or, ce ne sont pas eux qui les consomment. Et à mesure que nous prenons de l’âge, notre corps se dégrade et ne régit pas de la même manière. La fonction rénale est notamment beaucoup moins efficace.

Le chercheur souligne par ailleurs le fait que certaines interactions médicamenteuses peuvent entraîner d’importants effets secondaires auxquels ne sont pas capables de faire face les personnes âgées. Les chercheurs testent en effet chaque médicament de manière individuelle et jamais en combinaison avec d’autres substances.

« 6,5% de tous les patients qui entrent dans les hôpitaux sont admis en raison d’effets indésirables des médicaments« , explique-t-il. « Si vous regardez le profil d’âge de ceux qui développent des réactions, ce sont principalement les personnes âgées prenant plusieurs traitements« .

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Inclure les plus âgés dans les essais

Vu que la population mondiale va continuer de vieillir, les problèmes de santé auxquels sont confrontées les personnes âgées vont donc se multiplier.

De ce fait, le chercheur demande à ce que nous revoyions la réglementation de mise en place d’essais cliniques. Les chercheurs écartent en effet les personnes de plus de 65 de ces essais à cause du risque de morbidité. Cependant, le chercheur estime que ces risques doivent être pris.

« Dans le monde réel, les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ont un âge commun de 85 ans. Mais dans les essais cliniques, la moyenne d’âge est de 65 ans et cet écart est extrêmement courant, quelle que soit la maladie considérée », explique-t-il. « Les preuves que nous tirons des essais cliniques ne sont en réalité pas adaptées à notre objectif dans de nombreux cas« .

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