Les opossums ne jouissent pas forcément d’une réputation avantageuse de notre part. Considéré comme sale ou laid, cet animal pourrait offrir aux scientifiques un remède permettant de soigner les morsures des serpents les plus venimeux.
Des scientifiques de l’université de San José en Californie auraient trouvé un remède efficace pour soigner les hommes des morsures de serpents en étudiant le sang des opossums. En effet, les opossums ont la capacité de résister au venin des serpents les plus dangereux grâce à un peptide (substance chimique constituée d’au moins deux acides aminés) qui se trouve dans leur organisme. D’autres mammifères, comme les écureuils terrestres et les blaireaux de miel, ont également une immunité naturelle face au venin.
Le peptide des rongeurs, cultivé en laboratoire, aurait la capacité de résister et même de neutraliser les effets du venin. « Les souris qui ont reçu le venin incubé avec le peptide n’ont jamais montré aucun signe (de maladie) », souligne Claire Komives, en charge de l’étude. Des résultats qui laissent tout de même certains spécialistes sceptiques : « Une morsure de serpent est une agression multipoints. Une série de toxines attaque vos cellules nerveuses tandis qu’une autre série attaque vos muscles. Une fois que vous avez une centaine de toxines, ou plus, dans votre corps, vous devrez toutes les désactiver, ou du moins les plus dangereuses, pour prévenir des symptômes de la morsure » nous explique Zoltan Takacs, explorateur pour National Geographic.
Il faut savoir que les composants trouvés dans chaque venin diffèrent selon les espèces, le sexe, l’âge du serpent, et même son emplacement géographique. Si l’étude des chercheurs californiens demande à être approfondie, les premiers résultats ont été positivement accueillis par le monde scientifique. « L’approche nécessite beaucoup plus d’expérimentation », note Robert Harrison, qui travaille sur un projet de sérum antivenimeux universel, mais juge l’avancée » révolutionnaire »
Le premier antivenin a été inventé il y a plus de cent ans. Mais en raison de divers obstacles, tels que la complexité des composés de venin et le coût de la recherche, une grande partie du monde reste encore impuissante face aux effets des morsures de serpents. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, près de 94 000 personnes sont victimes de morsures de serpents venimeux chaque année.
Source : National Geographic