Les océans se réchauffent, encore et encore

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Crédits : Pexels/Pixabay

Une Ă©tude montre que les tempĂ©ratures des ocĂ©ans du monde entier ont atteint un niveau record en 2019, tĂ©moignant Ă©galement d’un rĂ©chauffement accĂ©lĂ©rĂ© de la planète.

Lorsque nous parlons de rĂ©chauffement climatique, nous accordons beaucoup d’importance aux records de tempĂ©ratures terrestres. Mais il faut se rappeler que les ocĂ©ans absorbent plus de 90% de la chaleur emprisonnĂ©e par les gaz Ă  effet de serre. « C’est pourquoi si vous voulez comprendre le rĂ©chauffement climatique, vous devez mesurer le rĂ©chauffement des ocĂ©ans », rĂ©sume John Abraham, professeur de gĂ©nie mĂ©canique Ă  l’UniversitĂ© de St. Thomas, dans le Minnesota (États-Unis).

Ces mesures ont déjà permis de confirmer que les océans se réchauffent. Et ce processus, dramatique pour le climat, suit son cours. En témoigne une récente étude menée par une équipe internationale de chercheurs de 11 instituts.

Un record de chaleur

Pour ces travaux, les chercheurs se sont appuyĂ©s sur les donnĂ©es de l’Institut de physique atmosphĂ©rique (IAP) en Chine et de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) aux États-Unis.

Après traitement de toutes ces informations, ils ont constatĂ© que les tempĂ©ratures ocĂ©aniques en 2019 Ă©taient d’environ 0,075 degrĂ©s Celsius supĂ©rieures Ă  la moyenne annuelle enregistrĂ©e entre 1981 et 2010. Depuis le dĂ©but des relevĂ©s, les ocĂ©ans n’ont tout simplement jamais Ă©tĂ© aussi chauds.

Cela pourrait paraĂ®tre peu sur le papier. Mais comme le soulignent les chercheurs dans la revue Advances in Atmospheric Science, la quantitĂ© d’Ă©nergie thermique requise pour entraĂ®ner une telle hausse est de 228 sextillions (228 000 000 000 000 000 000 000 000) de joules.

« Cela signifie que les ocĂ©ans ont absorbĂ© l’Ă©quivalent Ă©nergĂ©tique de 3,6 milliards de bombes atomiques d’Hiroshima (63 000 000 000 000 Joules) en 25 ans », explique Lijing Cheng, professeur agrĂ©gĂ© d’ocĂ©anographie Ă  l’IAP.

Les donnĂ©es suggèrent par ailleurs que la vitesse Ă  laquelle les ocĂ©ans se rĂ©chauffent s’accĂ©lère aussi. Le taux de rĂ©chauffement de 1987 Ă  2019 est en effet quatre fois et demi plus rapide que celui enregistrĂ© de 1955 Ă  1986.

Ce rĂ©chauffement ocĂ©anique, note le chercheur, est « très probablement irrĂ©versible ». Autrement dit, cela signifie qu’en plus de rĂ©duire nos Ă©missions de gaz Ă  effet de serre pour « limiter la casse », nous allons Ă©galement devoir nous adapter aux changements induits par cette hausse des tempĂ©ratures.

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Les températures océaniques atteignent un niveau record. Crédits : Pixabay

De nombreuses conséquences

Car des ocĂ©ans plus chauds impliquent en effet de grands bouleversements. Outre la perturbation du cycle de l’eau et le renforcement des tempĂŞtes, la fonte des glaces est Ă©galement accĂ©lĂ©rĂ©e, ce qui conduit Ă  une Ă©lĂ©vation du niveau de la mer encore plus marquĂ©e. Ă€ ce rythme, certains chercheurs estiment que le niveau de la mer pourrait grimper de deux mètres d’ici la fin du siècle.

Des eaux plus chaudes ont par ailleurs tendance Ă  dissoudre moins d’oxygène. Autrement dit, Ă  ĂŞtre moins respirables pour les poissons et crustacĂ©s. Dans un rĂ©cent rapport de l’UCIN, on apprenait en effet que les ocĂ©ans du monde entier ont perdu environ 2% de leur oxygène entre 1960 et 2010. Il y aurait Ă©galement 700 « zones mortes » (des parties de l’ocĂ©an complètement dĂ©pourvues d’oxygène) contre 45 comptabilisĂ©es il y a environ soixante ans.

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