Les ocĂ©ans se rĂ©chauffent 40% plus rapidement qu’on ne le pensait

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La « couverture chauffante » qui englobe notre planète, que nous devons à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, fait monter la température de l’océan plus rapidement que prévu, conclut une étude publiée dans Science.

En 2013, les Nations Unies ont mis en place le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dans le but de surveiller le rĂ©chauffement climatique et ses consĂ©quences. Son cinquième rapport – AR5 – avait Ă  l’époque indiquĂ© que les ocĂ©ans semblaient « se rĂ©chauffer nettement plus lentement que la plupart des modèles projetĂ©s ». Cependant, les progrès rĂ©alisĂ©s au cours des cinq dernières annĂ©es dans les mesures (tempĂ©rature, pH, salinitĂ© entre autres) permettent aujourd’hui un constat beaucoup plus alarmant.

Un réchauffement 40 % plus rapide

« Nous montrons que quatre estimations mises à jour du contenu calorifique des océans et publiées ces dernières années font apparaître un réchauffement du contenu calorifique océanique environ 40 % plus rapide que celui indiqué dans le cinquième rapport d’évaluation du GIEC, explique Zeke Hausfather, de l’Université de Californie à Berkeley et principal auteur de ce nouveau document. Ces estimations révisées s’accordent finalement avec les projections des modèles climatiques des dernières décennies ». Le fait que les modèles s’accordent est une bonne nouvelle. En revanche, le constat n’a clairement rien d’optimiste.

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Une « zone morte » océanique, quasiment privée d’oxygène. Crédits : iStock

Le niveau de la mer pourrait grimper de 30 centimètres d’ici la fin du siècle

« Si vous voulez voir où le réchauffement climatique se produit, regardez dans nos océans, poursuit le chercheur. Le réchauffement des océans est un indicateur très important du changement climatique (les mers absorbent 93 % de la chaleur piégée par les gaz à effet de serre), et nous disposons de preuves solides indiquant qu’il se réchauffe plus rapidement que prévu ». Ce réchauffement des océans pourrait, par effet d’entraînement, déclencher davantage de phénomènes météorologiques extrêmes. On pense notamment aux ouragans et tempêtes, tels que Harvey en 2017, ou encore Florence en 2018.

La nouvelle analyse suggère concrètement que si aucun effort n’est consenti pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, une hausse de température de 0,78 degré Celsius pourrait être ressentie sur les 2 000 premiers mètres des océans de la planète d’ici la fin du siècle. Des océans plus chauds impliquent également une hausse du niveau de la mer (océans dilatés et fonte des glaces). Dans ce même scénario, ce niveau pourrait grimper de 30 centimètres d’ici la fin du siècle.

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