Les NĂ©andertaliens n’Ă©taient pas plus violents que les humains

Crédits : Ao, le dernier Néandertal

Les NĂ©andertaliens ont souvent Ă©tĂ© dĂ©peints comme des Ăªtres violents, plus sanguinaires que les Hommes modernes. Une rĂ©cente Ă©tude suggère pourtant que ce n’Ă©tait pas le cas. Les analyses rĂ©vèlent autant de blessures Ă  la tĂªte sur les crĂ¢nes d’Homo sapiens que sur ceux de NĂ©andertal.

NĂ©andertal une brute Ă©paisse ? Les blessures observĂ©es sur les os et les crĂ¢nes retrouvĂ©s, gĂ©nĂ©ralement plus profondes que celles enregistrĂ©es chez Homo Sapiens, laissaient Ă  penser que NĂ©andertal adoptait Ă  l’Ă©poque un mode de vie beaucoup plus violent que ceux de nos ancĂªtres. De ces recherches s’est alors façonnĂ© un stĂ©rĂ©otype, visiblement erronĂ©. Une rĂ©cente Ă©tude – portant non pas sur la nature mais sur le taux de blessures – nous montre que NĂ©andertal et l’Homme moderne du PalĂ©olithique supĂ©rieur ont subi des traumatismes crĂ¢niens similaires. Les dĂ©tails de l’Ă©tude sont publiĂ©s dans la revue Nature.

Pas plus violents que les humains

«Notre Ă©tude est la première Ă  aborder la question des taux de traumatismes crĂ¢niens au niveau de la population chez les NĂ©andertaliens et les EuropĂ©ens du PalĂ©olithique supĂ©rieur, explique Ă  Gizmodo Katerina Harvati, archĂ©ologue Ă  l’UniversitĂ© de TĂ¼bingen en Allemagne et principale auteure de l’Ă©tude. Ce que nous savons maintenant que nous ne savions pas auparavant, c’est que la prĂ©valence de lĂ©sions crĂ¢niennes au niveau de la population est comparable entre les NĂ©andertaliens et les humains modernes (…), ce qui suggère que les vies de NĂ©andertaliens n’Ă©taient pas plus dangereuses que celles de ce dernier groupe».

Neandertal
Crédits : Wikipedia

Ainsi, NĂ©andertal Ă©tait peut-Ăªtre violent et brut, mais finalement pas plus que nos ancĂªtres. Les conclusions de cette Ă©tude s’appuient notamment sur les analyses de plus de 800 crĂ¢nes retrouvĂ©s en Eurasie occidentale. En Ă©valuant la frĂ©quence des traumatismes crĂ¢niens chez les deux groupes, les chercheurs expliquent avoir dĂ©celĂ© 836 traumatismes chez 204 individus. En revanche, aucune diffĂ©rence n’a pu Ăªtre dĂ©tectĂ©e dans les taux de blessures entre les NĂ©andertaliens et les humains modernes. Si les blessures semblent plus profondes chez NĂ©andertal, c’est probablement parce que ce dernier privilĂ©giait les armes courtes, ce qui implique davantage de corps Ă  corps.

Pas si différents

Il ressort Ă©galement de cette Ă©tude que les blessures Ă©taient plus nombreuses chez les hommes que chez les femmes, et ce dans les deux groupes. En revanche, les jeunes crĂ¢nes de NĂ©andertal semblaient prĂ©senter plus de blessures que les crĂ¢nes adultes. Chez Homo Sapiens, le taux de blessure Ă©tait au contraire constant selon l’Ă¢ge estimĂ© des diffĂ©rents crĂ¢nes.

Cette étude apporte donc une preuve supplémentaire que Néandertal et Homo Sapiens se ressemblaient davantage que supposé auparavant. Nous avons, par exemple, récemment appris que tout comme les humains modernes, les hommes de Néandertal soignaient les blessés et prenaient soin des femmes enceintes.

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