Les Néandertaliens ont souvent été dépeints comme des êtres violents, plus sanguinaires que les Hommes modernes. Une récente étude suggère pourtant que ce n’était pas le cas. Les analyses révèlent autant de blessures à la tête sur les crânes d’Homo sapiens que sur ceux de Néandertal.
Néandertal une brute épaisse ? Les blessures observées sur les os et les crânes retrouvés, généralement plus profondes que celles enregistrées chez Homo Sapiens, laissaient à penser que Néandertal adoptait à l’époque un mode de vie beaucoup plus violent que ceux de nos ancêtres. De ces recherches s’est alors façonné un stéréotype, visiblement erroné. Une récente étude – portant non pas sur la nature mais sur le taux de blessures – nous montre que Néandertal et l’Homme moderne du Paléolithique supérieur ont subi des traumatismes crâniens similaires. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature.
Pas plus violents que les humains
«Notre étude est la première à aborder la question des taux de traumatismes crâniens au niveau de la population chez les Néandertaliens et les Européens du Paléolithique supérieur, explique à Gizmodo Katerina Harvati, archéologue à l’Université de Tübingen en Allemagne et principale auteure de l’étude. Ce que nous savons maintenant que nous ne savions pas auparavant, c’est que la prévalence de lésions crâniennes au niveau de la population est comparable entre les Néandertaliens et les humains modernes (…), ce qui suggère que les vies de Néandertaliens n’étaient pas plus dangereuses que celles de ce dernier groupe».
Ainsi, Néandertal était peut-être violent et brut, mais finalement pas plus que nos ancêtres. Les conclusions de cette étude s’appuient notamment sur les analyses de plus de 800 crânes retrouvés en Eurasie occidentale. En évaluant la fréquence des traumatismes crâniens chez les deux groupes, les chercheurs expliquent avoir décelé 836 traumatismes chez 204 individus. En revanche, aucune différence n’a pu être détectée dans les taux de blessures entre les Néandertaliens et les humains modernes. Si les blessures semblent plus profondes chez Néandertal, c’est probablement parce que ce dernier privilégiait les armes courtes, ce qui implique davantage de corps à corps.
Pas si différents
Il ressort également de cette étude que les blessures étaient plus nombreuses chez les hommes que chez les femmes, et ce dans les deux groupes. En revanche, les jeunes crânes de Néandertal semblaient présenter plus de blessures que les crânes adultes. Chez Homo Sapiens, le taux de blessure était au contraire constant selon l’âge estimé des différents crânes.
Cette étude apporte donc une preuve supplémentaire que Néandertal et Homo Sapiens se ressemblaient davantage que supposé auparavant. Nous avons, par exemple, récemment appris que tout comme les humains modernes, les hommes de Néandertal soignaient les blessés et prenaient soin des femmes enceintes.
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