Crédits : Anest/istock

Les moustiques n’arrêtent pas de vous piquer ? Vous devriez peut-être arrêter cette boisson (elle vous rend irrésistible !)

Imaginez profiter d’un festival d’été ou d’une soirée tranquille dans votre jardin, et soudain sentir ce sifflement familier : un moustique prêt à piquer. Curieusement, certaines personnes semblent systématiquement être les cibles privilégiées de ces insectes. Des chercheurs de l’Université Radboud de Nimègue, aux Pays-Bas, se sont penchés sur la question et ont découvert un facteur surprenant : la consommation de bière. Leur étude révèle non seulement que cette boisson influence l’attractivité des moustiques, mais elle met également en lumière d’autres comportements qui jouent un rôle dans le choix des insectes piqueurs.

Une expérience originale sur le terrain

L’étude a été menée lors du festival de musique Lowlands en 2023, dans un laboratoire éphémère construit à partir de conteneurs d’expédition. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les chercheurs n’ont pas laissé les moustiques voler librement parmi les festivaliers. Au lieu de cela, ils ont mis en place un protocole précis pour mesurer l’attractivité des participants.

Environ 500 volontaires ont participé. Après avoir rempli un questionnaire détaillé sur leur alimentation, leur hygiène et leur comportement pendant l’événement, chaque participant a placé son bras dans une cage contenant des moustiques femelles Anopheles. De petits trous permettaient aux insectes de détecter l’odeur humaine sans pouvoir piquer. Une caméra enregistrait ensuite le nombre de moustiques attirés par le bras par rapport à une mangeoire à sucre.

La bière, un facteur surprenant

Les résultats sont clairs : les participants ayant consommé de la bière étaient environ 1,35 fois plus attrayants pour les moustiques que ceux qui s’en abstenaient. Selon Felix Hol, le biophysicien responsable de l’étude, la consommation de bière modifie certains composés corporels, probablement présents dans la sueur ou l’haleine, qui signalent aux moustiques la présence d’un hôte favorable.

Cette découverte s’inscrit dans un contexte plus large : comprendre pourquoi certains individus sont plus souvent piqués peut aider à prévenir les maladies transmises par ces insectes, comme le paludisme ou la dengue.

moustiques bière
Crédits : Pixabay

D’autres comportements influencent l’attractivité

La consommation de bière n’est pas le seul facteur identifié. L’étude a montré que :

  • Les personnes ayant eu des relations sexuelles la nuit précédente étaient plus ciblées par les moustiques.

  • Une douche récente et l’application d’écran solaire réduisaient significativement l’attractivité pour les insectes.

En résumé, les moustiques semblent préférer ceux que l’on pourrait qualifier d’“hédonistes” : ceux qui boivent, négligent parfois l’hygiène ou ont eu une activité sexuelle récente.

Des implications pour la prévention

Ces observations ne sont pas seulement curieuses ; elles ont des implications pratiques pour la santé publique et la prévention des piqûres. Quelques mesures simples peuvent réduire le risque :

  • Prendre régulièrement une douche, surtout pendant les périodes d’exposition aux moustiques.

  • Appliquer un écran solaire, qui semble détourner les insectes.

  • Limiter la consommation de bière lorsque l’on sait que l’on sera exposé à des moustiques.

Ces conseils sont particulièrement pertinents dans les régions où les moustiques transmettent des maladies dangereuses. Même de petites réductions dans le nombre de piqûres peuvent contribuer à limiter les risques sanitaires.

Une expérience avec des limites

Les chercheurs reconnaissent que leur étude présente certaines limites. Le cadre était un festival, donc les participants étaient déjà auto-sélectionnés en tant qu’amateurs de musique et volontaires pour la science, ce qui peut introduire un biais. Malgré cela, les données fournissent des indications précieuses sur les facteurs qui attirent les moustiques.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.