Les millennials : cette génération si seule

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Si vous faites partie des millennials, alors vous intégrez la génération « la plus seule au monde ». C’est en tout cas ce que suggère un récent sondage.

C’est qui ça, les millennials ?

Tout le monde n’est pas d’accord. Mais nous allons trancher de la façon suivante. Appartiennent à la catégorie des « millenials » les personnes nées entre 1981 et 1993. Elle serait précédée de la génération Y (de 1969 à 1980), et suivie par la génération Z (1994-2010), aujourd’hui considérées par les « millenials » comme de vrais extraterrestres. Sans oublier les baby-boomers, dits les « anciens ». Bref, cette génération élevée à la sauce DBZ et/ou aux tortues ninja, qui a vu naître la Super Nintendo, la PlayStation ou la N64, et qui doit avoir vu le film Ninja Kids au moins 36 000 fois en VHS – tout ce qui laisse à supposer une enfance heureuse et innocente, finalement – semble pourtant, aujourd’hui, manquer de quelque chose. De copains.

22 % n’ont pas d’amis

C’est en tout cas la conclusion d’un récent sondage signé YouGov. On y apprend par exemple que 30 % des femmes de cette génération déclarent se sentir seules. Que plus globalement, 22 % des personnes interrogées disent n’avoir aucun ami. 27 % n’ont visiblement pas d’amis proches, et 30 % n’ont pas de « meilleurs amis ». Enfin, un quart des interrogés disent même ne pas avoir de connaissances. En comparaison, « seuls » 16 % des membres de la génération X et 9 % des baby-boomers ont déclaré ne pas avoir d’amis. Aucune information n’a été communiquée concernant la génération Z.

Ce sondage ne concernait que 1 254 adultes. Difficile donc d’assimiler ces résultats à l’ensemble de la population des « millenials ». Mais une tendance ressort tout de même pour au moins une partie de cette tranche d’âge. Beaucoup se sentent seuls. Beaucoup n’ont donc pas – ou presque pas – de soutien. Une tendance qui ne devrait pas s’arranger avec l’âge. Nous savons en effet aujourd’hui que les plus de 75 ans souffrent eux aussi de la solitude. Qu’adviendra-t-il donc à l’avenir de ces « millenials » qui, à 30 ans à peine, signalent déjà des niveaux élevés de solitude ?

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Un sentiment complexe

Le sondage ne fait qu’un constat, mais ne cherche pas à savoir pourquoi les membres de cette génération se sentent si seuls. L’avènement d’Internet, par exemple, favoriserait l’isolement. Plus de temps assis devant l’écran, c’est moins de temps passé avec les amis. L’industrie du paraître également, veut que chacune des personnes derrière notre écran semble avoir une « meilleure vie que vous ». Certains y sont sensibles, et adoptent en réponse une position de recul.

Une méta-analyse datant des années 90 a par ailleurs soulevé un constat intéressant : l’impression de solitude semble fluctuer au fil du temps. Cette étude, menée auprès de 25 000 personnes, avait en effet révélé que ce sentiment semble partagé par de nombreux jeunes adultes, avant de s’atténuer ensuite au cours de la vie, pour finalement se re-manifester chez les personnes âgées.

Même constat (ou presque) avec une étude allemande plus récente (2016), révélant un pic de solitude sur un échantillon de 16 000 Allemands vers l’âge de 30 ans, 50 ans et 80 ans. « Nous ne savons pas vraiment pourquoi cela se produit », avait à l’époque souligné Maike Luhmann de l’Université de la Ruhr à Bochum, et principale auteure de l’étude.

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La solitude : un risque pour la santé

Les causes de cette solitude peuvent être nombreuses. Et le fait que notre espèce, la plus sociale du monde animal, y soit aussi sensible n’est pas très surprenant. Il est tout de même important d’en prendre conscience et de tenter de déterminer, chacun à son échelle, les fondements de ce sentiment. Dans le cas contraire, des problèmes de santé peuvent se développer (dépression, anxiété, inflammation, maladies cardiaques). Une méta-analyse faite en 2015 a globalement soulevé le fait que la solitude pouvait augmenter le risque de décès de 26 %.

Bien évidemment, il n’est pas nécessaire de s’entourer de centaines d’amis. Quelques-uns suffisent. Et tant que nous arrivons à nouer des liens, la solitude n’est pas une mauvaise chose en soi. La situation se complique en revanche lorsque ces sentiments d’isolement deviennent chroniques. Le cercle vicieux s’installe alors : plus on est dans la solitude, et plus il devient difficile de se connecter à d’autres personnes. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à consulter un spécialiste.

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