Selon une rĂ©cente Ă©tude, le transport routier produit Ă©galement des microplastiques. Ces recherches se sont concentrĂ©es sur les particules d’usure des pneus ainsi que les particules d’usure des freins. Or, avec la circulation atmosphĂ©rique, ces microplastiques peuvent voyager très loin et impacter les ocĂ©ans. Il se pourrait mĂŞme qu’ils se retrouvent en Arctique et contribuent Ă la fonte des glaces.
L’usure des freins et des pneus en cause
Aujourd’hui, les microplastiques sont prĂ©sents partout sur Terre, jusqu’au fond de l’ocĂ©an (fosses ocĂ©aniques), au sommet des montagnes ou encore aux glaces de l’Arctique et de l’Antarctique. Par ailleurs, les microparticules de plastique polluent l’eau potable, l’alimentation et mĂŞme l’air ! Si diverses sources de production de ces microplastiques ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© identifiĂ©es, une Ă©tude publiĂ©e dans Nature Communications le 14 juillet dernier tend Ă en complĂ©ter la liste.
Les chercheurs norvĂ©giens et autrichiens se sont intĂ©ressĂ©s Ă la production de microplastiques par le transport routier. L’Ă©tude concerne principalement les particules d’usure des pneus (TWPs) ainsi que les particules d’usure des freins (BWPs). Autrement dit, l’Ă©tude a Ă©valuĂ© la quantitĂ© de plastique gĂ©nĂ©rĂ©e par le frottement des pneus sur la route et l’utilisation des freins.
Une source sous-estimée mais majeure
Les meneurs de l’Ă©tude ont Ă©valuĂ© la quantitĂ© des particules dĂ©rivĂ©es de l’industrie pĂ©trolière (Ă©thylène, propylène) que produit le transport routier. Ensuite, ils ont combinĂ© leurs rĂ©sultats Ă des simulations de circulation atmosphĂ©rique. Et les rĂ©sultats sont terrifiants ! En effet, chaque annĂ©e, un tiers des microplastiques aĂ©riens produits par l’usure des pneus et des freins finissent leur course dans l’ocĂ©an. Il est question d’environ 50 000 tonnes de microplastiques, avec une fourchette d’incertitude comprise entre 40 000 et 100 000 tonnes.
Si les chercheurs reconnaissent un manque de donnĂ©es de terrain permettant de valider leurs estimations, les rĂ©sultats sont tout de mĂŞme Ă©difiants. Selon eux, le transport atmosphĂ©rique est une source sous-estimĂ©e qui a pourtant un impact majeur, similaire Ă celui de la pollution aux microplastiques issue des rivières. Rappelons au passage qu’environ 65 000 tonnes de microplastiques transitant par les rivières finissent dans les mers et les ocĂ©ans.
Enfin, ces Ă©missions de microplastiques proviennent principalement d’AmĂ©rique du Nord, d’Europe et d’Asie du Sud-est. Les chercheurs estiment qu’une partie de ces Ă©missions pourraient mĂŞme impacter l’Arctique et avoir un effet nĂ©gatif sur la fonte des glaces. En effet, les particules de couleurs absorbent davantage de rayons solaires que la glace et la neige blanches.