D’après le dernier rapport EF EPI de 2018, les Français ont un niveau en anglais qui les situe en 35e place sur 88 pays testés. Mais cela a plus à voir avec une méthode d’apprentissage scolaire inefficace. Or, il existe des méthodes pour vous faire connaître une langue étrangère. Vous pouvez maîtriser l’Espagnole en vous immergeant dans la culture, comprendre l’anglais en utilisant vos émotions et bien d’autres techniques que nous allons vous livrer ici.
L’influence de l’émotion sur la mémoire
Longtemps mises de côté dans l’étude de la mémoire, les émotions et surtout la valence émotionnelle (qualité agréable ou désagréable d’une émotion), sont aujourd’hui des sujets d’intérêt. Dans l’apprentissage d’un vocabulaire, le plus utile est de comprendre un vocable qui nous parle. Un lexique qui provoque de bonnes émotions en nous.
En effet les mots ayant une valence émotionnelle positive sont retenus plus facilement. Autrement dit, lorsqu’un mot (ou des mots) provoque en nous de la joie, nous avons tendance à les retenir facilement et cela est vrai à tout âge.
Prenez par exemple une chanson en anglais qui vous plaît, que vous chantez sans comprendre. Si vous traduisez les termes français, vous retiendrez facilement ces mots. En effet, comme ces mots sont connus dans un contexte positif, vous aurez tendance à les retenir beaucoup plus facilement que des mots auxquels vous n’accordez pas d’importance.
Les liens mnémotechniques et ludiques
Comme le rappel Odile Racine dans son livre traitant des supports dans les classes de langue, les moyens mnémotechniques ont depuis longtemps fait leurs preuves. Nous avons tous appris les conjonctions de coordination avec la phrase “Mais où est donc Ornicar?”. Ainsi, les liens mnémotechniques sont une aide à ne pas négliger pour apprendre une langue.
De plus, il faut aussi créer du lien en apprenant de manière ludique puisque l’ennui est le plus grand ennemi dans l’apprentissage d’une langue. Il faut donc en faire quelque chose de ludique et de plaisant. La pratique des jeux en ligne peut être une bonne méthode d’immersion. Vous pouvez également chercher l’étymologie des mots, de cette manière, vous déconstruisez les mots et les retenez mieux.
Vous pouvez utiliser différents supports comme des images ou mimer des scènes pour vous imprégner du vocabulaire. De cette manière, votre apprentissage sera multimodal, il ne sera pas axé sur une seule façon d’apprendre.
Vous pouvez par exemple apprendre l’anglais avec la méthode Sound Sense qui se base sur un apprentissage multimodal de la langue. En multipliant les sources d’information, vous augmentez vos chances de retenir la nouvelle langue. Évidemment, étudier avec plusieurs méthodes reste le meilleur moyen de retenir une langue étrangère.
L’immersion linguistique
Pour bien parler une langue, rien de mieux que de la parler tous les jours. Ainsi, l’immersion linguistique est une méthode très efficace. Des chercheurs du MIT ont montré que l’apprentissage par immersion dans la langue anglaise permettait de créer des liens cérébraux similaires aux anglophones de naissance. Il faut toutefois que le matériel audio soit authentique. Autrement dit, vous devez vous trouver face à des personnes pour qui la langue est maternelle.
De plus, des chercheurs américains ont montré que l’immersion devait être totale. En effet ces derniers ont repéré que le changement d’environnement provoquait un changement dans le cadre de pensée des apprenants. Si l’on présente des images en rapport avec la Chine à des étudiants chinois, ils auront plus de mal à produire des phrases dans un bon anglais. Ces images ont donc ramené les étudiants à un mode de pensée chinois, court-circuitant ainsi la nouvelle langue.
La répétition espacée
Il faut savoir qu’un enfant anglophone de 5 ans possède un vocabulaire variant entre 4000 et 5000 mots. Or pour être compris, il suffit de maîtriser 2000 mots. Mais pour se souvenir de ces mots, il est essentiel de répéter.
En 2015, des chercheurs de l’université d’Amsterdam ont répliqué et analysé la courbe d’oubli d’Ebbinghaus. En pratique linguistique, cette courbe indique que vingt minutes après avoir appris une liste de mots, vous ne vous souvenez que de 55% environ de celle-ci. Environ 44% après une heure, plus de 30% après une journée et environ 20% après deux jours. Pour ne pas subir cet oubli, il faut répéter les informations afin de les garder en mémoire.
Pour ce faire vous pouvez utiliser la méthode des cartes mémoires de Sebatian Leitner. Notez votre vocabulaire ou vos règles de grammaire sur des cartes. Si vous connaissez ce qui est écrit sur la carte, placez dans la section 2, qui sera travaillée tous les deux jours. Lorsque vous retiendrez bien cette carte, vous pourrez la faire passer en section 3 pour la réviser tous les trois jours. Si cette carte est enfin bien retenue, elle est placée dans la section 4 qui ne sera travaillée qu’en cas d’incertitude. Toutefois, si une carte n’est pas connue, elle sera placée en section 1, que vous travaillerez tous les jours. Cette méthode est efficace et vous permettra d’avoir les informations bien ancrées dans votre mémoire à long terme.