Les médecines alternatives peuvent-elles guérir le cancer ?

cellule cancer
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Un récent sondage mené outre-Atlantique suggère que près de la moitié des Américains pensent que les thérapies alternatives peuvent à elles seules guérir le cancer. Un résultat qui inquiète les chercheurs.

L’enquête, publiée par l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), s’est ici penchée sur les avis de 4 887 adultes. Parmi eux, environ 1 000 étaient – ou avaient été – concernés par la maladie (l’étude n’a inclus que les cancers du sein, de la prostate, du poumon et du côlon). Il en ressort que pour les 18 – 37 ans, 47% pensent que «le cancer peut être guéri uniquement par les thérapies alternatives» (21% chez les 72 ans et plus). Nous parlons ici de traitements tels que l’oxygénothérapie, ou encore l’adoption de certains régimes à base de vitamines et minéraux.

Au regard de ces résultats, les cancérologues de l’American Society of Clinical Oncology s’inquiètent, rappelant qu’il n’existe à ce jour aucune preuve étayée des bienfaits de ces thérapies en tant que traitement unique du cancer. Celles-ci, disent-ils, pourraient même être nocives. Une étude publiée en 2017 dans le Journal of the National Cancer Institute révélait en effet que les patients qui remplacent les traitement standards (radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie) par des médecines alternatives avaient 2,5 fois plus de chances de mourir au cours d’une période de cinq ans.

«Il ne fait aucun doute que la thérapie anticancéreuse fondée sur des preuves est nécessaire pour traiter efficacement la maladie», explique dans un communiqué le docteur Richard Schilsky, directeur médical d’ASCO. «La grande majorité des thérapies alternatives, soit n’ont pas été étudiées de manière rigoureuse, soit ne sont pas bénéfiques pour les patients. Lorsque les patients prennent des décisions critiques concernant les traitements du cancer à subir, il est toujours préférable de suivre les preuves issues d’études de recherche bien conçues».

Il est à noter que certaines pratiques telles que la méditation, l’activité physique ou le yoga, pourraient en revanche être bénéfiques pour la santé des patients. Elles permettraient de « mieux supporter » les effets secondaires indésirables.

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