Les masques « faits maison » sont-ils efficaces contre le coronavirus ?

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Crédits : Flickr / David Leo Veksler

Avec la pénurie de masques de protection, nous sommes incités à fabriquer nous-mêmes des masques en tissu. Le fait est que le ministère français de la Santé estime ces masques peu efficaces contre le coronavirus Covid-19. Alors pourquoi devrions-nous en fabriquer ?

Des masques en tissu et en sopalin

Depuis peu, des tutoriels montrant comment fabriquer un masque en tissu fleurissent un peu partout sur Internet. Il est vrai qu’en période de confinement et de pénurie de masques de protection, les solutions ne sont pas légion. Alors que la France compte aujourd’hui plus de 11 000 cas confirmés pour près de 330 décès, la question des masques « faits maison » prend de plus en plus d’ampleur.

Selon l’AFP, la pratique se serait démocratisée par le biais d’une vidéo datant du 8 mars 2020. Il est possible d’y voir un homme fabriquant un masque qui selon lui, serait « aussi efficace que les masques habituellement vendus en pharmacie ». L’intéressé a utilisé un rouleau de sopalin, deux plastiques et une agrafeuse. Dans les commentaires, une internaute se présentant comme une couturière a partagé une photo de son masque en tissu.

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La DGS encourage la population à se confectionner des masques en tissu en l’absence de masques homologués
Crédits : sferrario1968 / Pixabay

Ne pas négliger les mesures habituelles

Que penser de ces masques ? Pour le savoir, l’AFP a interrogé la Direction générale de la santé (DGS), dépendant du ministère de la Santé. La DGS a tout d’abord rappelé que les personnes ne présentant pas de symptômes n’ont pas besoin de porter un masque. Mais le cas des personnes asymptomatiques pose problème dans ce cas. Les français doivent rester chez eux et sortir le moins possible sauf si le besoin s’en fait sentir. Toutefois, la DGS estime que ces masques faits-maison « peuvent participer à une diminution de la transmission du virus par les personnes malades« ; une observation qui confirmée par plusieurs études publiées en 2008 et 2013. Il pourrait donc être utile de confectionner des masques artisanaux au cas où ceux-ci ne disposent pas de masques certifiés. Par ailleurs, cette pratique s’est également démocratisée au niveau du personnel hospitalier, également en proie à la pénurie.

Si ces masques peuvent atténuer quelque peu la potentielle transmission du virus par les personnes malades, ceux-ci sont quasi inefficaces contre les projections virales. « D’abord, le tissu n’est pas efficace, je pense que c’est une fausse protection« , explique le professeur Pascal Astagneau à France Inter. « Les masques doivent être testés : on ne peut pas faire tout et n’importe quoi (…) Un masque se change normalement toutes les trois ou quatre heures et, au bout d’un moment, s’humidifie, est souillé, contaminé et ne remplit plus sa fonction« . Autrement dit, même en portant un tel masque et en le changeant régulièrement, il ne faut absolument pas laisser de côté les mesures concernant l’hygiène et la distance entre les personnes.

Enfin, le risque avec le port de ce type de masque est un éventuel faux sentiment de sécurité pouvant tenter certains de négliger ces mêmes mesures qui elles, sont les plus importantes et les plus efficaces.

Rappelons que les mesures d’hygiène préconisées sont les suivantes :

– Se laver les mains très régulièrement
– Maintenir une distance de sécurité d’au moins 1 mètre entre les personnes
– Tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir
– Utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter
– Saluer en évitant les accolades et le serrage de main

Sources

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