Les mammifères ont pris le contrôle bien avant la mort des dinosaures

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Crédits : Wikimedia Commons

Selon une étude, les mammifères auraient entamé leur montée en puissance bien avant l’extinction des dinosaures. Une diversité qui pourrait avoir un lien avec l’avènement des plantes à fleurs.

Il est de coutume de penser que les dinosaures dominaient leur environnement avant leur extinction. Pendant ce temps, les premiers mammifères, nocturnes, restaient tapis dans le noir en attendant leur chance. Certaines études ont en effet suggéré que nos ancêtres n’ont pu commencer à réellement s’épanouir qu’après la disparition des dinosaures non aviaires. Or, une étude publiée dans les Actes de la Royal Society B rapportait il y a quelques mois que les mammifères ont commencé leur diversification bien avant : dix à vingt millions d’années avant la fin à l’âge des dinosaures.

« L’opinion traditionnelle veut que l’avènement des mammifères ait été réprimé par le succès des dinosaures, et qu’ils n’a vraiment décollé qu’après l’extinction des dinosaures, explique David Grossnickle, de l’Université de Chicago. Cette étude montre que les mammifères thériens, ancêtres de la plupart des mammifères modernes, se diversifiaient déjà avant la disparition des dinosaures ».

Des mammifères plus diversifiés

La théorie des mammifères « tapis dans l’ombre » s’est façonnée en mesure des archives fossiles. Il y a plusieurs décennies, les seuls ossements de mammifères découverts datant de l’époque des dinosaures appartenaient à de petits mangeurs d’insectes. Mais plus on fouille, plus on trouve. Et plus les années passent, plus on se rend compte que les mammifères primitifs étaient plus diversifiés et plus grands que supposé. L’analyse de leurs dents, très variées, implique également différents régimes alimentaires.

Plus grands, plus divers, et à l’origine d’une autre surprise : l’astéroïde à l’origine de l’une des plus grandes extinctions de la planète ne les a pas épargnés non plus. Les premiers mammifères ont également été frappés par une extinction sélective, et ne se seraient relevés que les spécimens les plus généralistes sur le plan alimentaire. Ceux qui « mangeaient de tout » ont réussi à s’adapter, tandis que les espèces aux régimes plus spécialisés ont disparu.

Une étude publiée en 2017 dans la revue Nature Ecology & Evolution avait révélé que les premières activités diurnes de nos ancêtres étaient apparues il y a 65,8 millions d’années. Soit quelques dizaines de milliers d’années avant l’extinction massive des dinosaures. L’hypothèse dite du « goulot d’étranglement nocturne » suggère alors que l’extinction des dinosaures a permis l’expansion des mammifères, leur permettant de sortir se nourrir pendant la journée. Ce que nous nous révèle cette nouvelle étude, c’est que cette expansion s’est peut-être opérée plus tôt que ce qui était supposé.

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Purgatorius Unio, un exemple de mammifère thérien précoce. Crédits : Wikipédia

Les dinos déjà condamnés

Il est également à noter que si l’on observait une montée des mammifères d’une part, les dinosaures semblaient de leur côté déjà condamnés plusieurs millions d’années avant leur extinction. C’est du moins que ce propose une étude, publiée en 2016 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). On y apprend notamment que certaines espèces de dinosaures disparaissaient à un rythme plus rapide que celui de l’apparition de nouvelles espèces. Leur extinction aurait ainsi démarré quelque 40 millions d’années avant leur disparition définitive.

Quant à savoir pourquoi les mammifères se sont autant diversifiés avant l’extinction des dinosaures, difficile à dire. Il pourrait y avoir un lien avec l’avènement des plantes à fleurs, notent les chercheurs, qui se sont diversifiées à peu près au même moment. « Nous ne pouvons pas en être certains, mais les plantes à fleurs pourraient offrir de nouvelles graines et de nouveaux fruits aux mammifères, peut-on lire. Et si les plantes co-évoluaient avec de nouveaux insectes pour les polliniser, ces insectes pouvaient aussi être une source de nourriture pour les premiers mammifères ».

Les dinosaures, qui présentent encore aujourd’hui le règne le plus long du monde animal sur notre planète, n’auraient ainsi pas passé le flambeau du jour au lendemain. Ce passage de témoin entre reptiles et mammifères semble finalement avoir pris du temps, entre 20 et 40 millions d’années peut-être.

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