Les lapins peuvent sentir leurs congénères dans les excréments des prédateurs

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Les lapins pourraient sentir leurs congénères dans les excréments des prédateurs. Crédits : Pixabay

Selon une récente étude menée par des chercheurs espagnols, les lapins auraient développé au cours de leur évolution la capacité de reconnaître l’odeur d’autres lapins dans les excréments des prédateurs. Les détails de ces travaux sont rapportés dans la revue Acta Ethologica.

Les lapins ont un sens olfactif ultra développé. Ils sont capables de reconnaître la présence d’un prédateur en reniflant leurs selles, une récente étude menée par José Guerrero-Casado, du Département de zoologie de l’Université de Córdoba, en Espagne, pousse les conclusions encore plus loin. Il suggère que lapins seraient également capables d’identifier les traces d’autres lapins dans ces excréments, signe qu’il ne fait pas bon rester dans les parages. « La reconnaissance des [autres lapins] dans les fèces des prédateurs permettrait aux lapins d’éviter les zones à risque plus élevé et de se nourrir dans d’autres zones moins exposées au risque de prédation », explique en effet le chercheur interrogé par New Scientist.

Pour en arriver à de telles conclusions, José Guerrero-Casado et son équipe ont mené une expérience en Espagne sur trois parcelles de terrain – prêtées par des agriculteurs – où vivaient des lapins. Pour le bien de l’étude, une de ces parcelles a été pulvérisée quotidiennement avec une odeur neutre. Parallèlement, les deux autres ont été aspergées avec une odeur extraite des excréments de furets ayant consommé soit du lapin (parcelle 2), soit un autre mammifère comme du bœuf (parcelle 3).

En examinant ensuite le nombre de granulés pour lapins laissés sur le sol de chaque parcelle, il en ressort que ceux-ci avaient beaucoup plus fréquenté la parcelle « neutre » par rapport aux deux autres. La quantité de nourriture de lapin était par ailleurs plus faible sur la parcelle tapissée de matières fécales de furets contenant des traces de lapins, comparée à celle qui présentait des excréments contenant des traces de bœuf.

« La sélection naturelle a doté les animaux de mécanismes leur permettant de détecter les prédateurs avant d’être attaqués. Il s’agit d’un nouveau mécanisme. Moins étudié, mais avec de grands avantages », poursuit le chercheur. Au passage, il note que la distinction pouvait être faite pendant une semaine environ. Après neuf jours, les lapins ne semblent plus être en mesure de faire la différence. Les lapins d’Europe ont ainsi appris à éviter leurs ennemis en évaluant le risque de prédation à court terme.

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