Les JO 2020 à Fukushima ?

Crédits : Gellinger / Pixabay

Le séisme du 11 mars 2011 a été le plus violent de l’histoire du Japon, tandis que le tsunami qui le suivit a été dévastateur. Depuis, les divers incidents liés à la centrale nucléaire Fukushima Daichi suscitent les inquiétudes. Cependant, la ville désire accueillir certaines épreuves des Jeux Olympiques d’été 2020 dont l’organisation a été confiée au Japon l’an dernier.

Les Jeux olympiques d’été de 2020 auront lieu du 24 juillet au 9 août 2020 à Tokyo (seconde organisation depuis 1964). L’élection de la ville lors de la 125e session du Comité international olympique (CIO) s’est déroulée le 7 septembre 2013 à Buenos Aires. Trois villes étaient en concurrence : Istanbul, Tokyo et Madrid.

Le gouvernement japonais a protesté le jeudi 12 septembre 2013 contre deux illustrations humoristiques publiées la veille dans l’hebdomadaire Le Canard Enchainé à propos de l’octroi des jeux Olympiques de 2020 à Tokyo, et ce malgré la catastrophe nucléaire de Fukushima. L’une des images est signée par le dessinateur Cabu. Elle illustre un article sur les fuites d’eau contaminée à la centrale de Fukushima .

Fukushima est une ville d’environ 300 000 habitants située à environ 300 km au nord de Tokyo. (2 millions d’habitants pour la préfecture de Fukushima, une des six préfectures de la région de Tohoku). La préfecture de Fukushima risque de rester pour longtemps une zone contaminée tout comme Tchernobyl (URSS / Ukraine, 1986). Elle a été victime d’un séisme le 11 mars 2011, un des plus puissants séismes jamais enregistrés sur la planète depuis 1900. Il entraina une suite de graves accidents à la centrale nucléaire de Fukushima Daichi, située à une soixantaine de kilomètres de la ville

« Les Jeux olympiques sont destinés à montrer au monde la reconstruction de la région de Tohoku. Nous voulons coopérer autant que possible » déclare Yoichi Masuzoe, gouverneur de Tokyo. Fukushima est désireuse de montrer qu’elle a complètement récupéré de la catastrophe de 2011.

Le Japon assure aujourd’hui que les infrastructures (stades et gymnases) se trouvent dans un rayon de 8 km autour du village olympique sur une ile artificielle dans la baie de Tokyo et que cette compacité avait bien des avantages. Cependant, le Comité international olympique, conformément à sa nouvelle stratégie « Agenda -2020 » souhaiterait une délocalisation de certaines compétitions dans d’autres villes du Japon, par exemple Osaka et Hiroshima. Fukushima serait une réelle possibilité.

Le gouverneur de la préfecture nord-est Masao Utibori a déjà mené des discussions à Tokyo, au cours desquelles cette idée a été débattue. Selon le gouverneur, les infrastructures sportives dans la ville sont adaptées à des compétitions olympiques comme par exemple le football.

Des risques pour la santé?

« Elle (la centrale) n’a jamais fait et ne fera jamais de dommages a Tokyo. Il n’y a pas eu de problème sanitaire jusqu’à maintenant et il n’y en aura pas à l’avenir. J’en fais la déclaration devant vous de la façon la plus emphatique et sans équivoque », a déclaré Shinzo Abe, premier ministre du Japon, malgré les tonnes d’eau radioactives qui s’écoulent du site de la centrale dans l’océan pacifique.

« Je n’y organiserais pas les compétitions, surtout des compétitions des Jeux Olympiques… Si des “zones propres” existent dans cette région […] cela est rare que des zones propres avoisinent des zones contaminées. N’y a-t-il pas d’autres régions pour organiser les JO au Japon? » déclare l’experte du Centre de radioprotection de la Fédération de Russie Alla Sipiaguina.

« Il s’agit d’un ou de plusieurs matchs pour lesquels les gens resteront dans la région une demi-journée, cela reste donc sans danger pour leur santé. Les sportifs et les spectateurs accumuleront une dose que ne sera pas plus élevée que celle qu’ils recevront dans les autres préfectures du Japon, ou dans leur pays respectifs.» estimait Alexandre Ouvarov le 20 décembre 2014, chef du Centre d’information russe Atominfo.

Sources : HuffingtonPostLe PointL’équipeLe ParisienOuest FranceLa Voix de la Russie