Les insectes contribueront-ils à une crise alimentaire liée au réchauffement climatique ?

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Crédits : Wikipédia

Plusieurs travaux de recherche font état de prévisions faisant craindre des impacts sur l’agriculture pour cause de réchauffement climatique. Une énième étude a identifié une nouvelle menace : les insectes, car la hausse des températures favorise leur reproduction et augmente leur appétit !

De plus en plus de recherches sont menées pour déterminer si le réchauffement climatique sera à l’origine d’une grave crise alimentaire. Il est par exemple question de la hausse du CO2 pouvant causer une perte de qualité nutritive des aliments,  à l’origine de carences chez des millions de personnes, ou encore de baisses significatives des récoltes de légumes et de céréales tels que le riz, le maïs et le blé.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Science le 30 août 2018 et menée par des chercheurs de l’Université du Vermont (États-Unis) s’est intéressée à un autre facteur de baisse de récolte concernant les céréales : les insectes. Selon les auteurs, ces baisses de rendement se situeraient entre 10 et 25 % pour chaque degré supplémentaire de température !

Afin d’apporter leur conclusion, les scientifiques ont étudié pas moins de 38 espèces de nuisibles. D’une part, l’augmentation des températures favorise une hausse du taux métabolique des insectes. Ceci est donc à l’origine d’un plus grand appétit de ces derniers, et représente un grand danger pour les cultures.

Il s’avère également que la population d’insectes risque d’augmenter fortement dans les régions tempérées où se trouvent d’importantes cultures céréalières – à savoir les États-Unis, la Chine ainsi que l’Europe (France en tête). Par ailleurs, l’augmentation de la quantité de CO2 atmosphérique causerait une baisse de la capacité des plantes à produire des toxines représentant une protection contre les insectes.

En revanche, il est utile de rappeler que certains insectes ont besoin de bactéries symbiotiques pour favoriser la digestion des nutriments. Ces bactéries symbiotiques sont également sensibles à la hausse des températures, et les populations d’insectes pourraient en être impactées. De manière générale, la sécheresse est loin d’être bénéfique pour les insectes.

Évoquons aussi le fait que parmi les insectes, certains ne sont pas nuisibles  bien au contraire. C’est le cas de pollinisateurs tels que les abeilles et les bourdons, qui font malheureusement l’objet d’un certain déclin depuis quelques années déjà.

Enfin, l’étude préconise quelques solutions, comme une augmentation de la rotation des cultures sur les parcelles, une hausse de l’utilisation des pesticides ou encore l’utilisation de graines résistantes aux insectes. Mais certaines de ces solutions pourraient avoir des effets secondaires et apporter d’autres problèmes.

Sources : The Independent – Futura Sciences

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