Les huit dernières années ont été les plus chaudes malgré La Niña

Anomalie de température moyenne de janvier à septembre 2022. Notez la marque du phénomène La Niña dans le pacifique équatorial. Crédits : OMM / WMO.

Alors que l’année va bientôt toucher à sa fin, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a rendu public son rapport préliminaire sur l’état du climat en 2022. Le document est mis à disposition sur le site de l’organisme, la version finale devant être publiée d’ici le mois d’avril prochain.

Le constat est sans appel. Les huit dernières années (2015-2022) se classent comme étant les huit années les plus chaudes jamais enregistrées au niveau mondial depuis le début des mesures, et ce malgré l’apparition du phénomène La Niña à partir de la fin 2020. Si les années 2021 et 2022 ont bénéficié de l’effet refroidissant dû à la petite sœur d’El Niño, elles se sont toutefois maintenues à des niveaux extrêmement élevés.

Une surchauffe mondiale malgré une phase La Niña très persistante

En effet, l’anomalie de température globale pour 2022 est évaluée à 1,15 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900). Ce fait est d’autant plus remarquable que l’épisode La Niña en cours devrait se poursuivre jusqu’en début d’année prochaine et ainsi se placer parmi les rares épisodes La Niña a avoir perduré pendant au moins trois années consécutives.

Au prochain épisode El Niño, dont on rappelle qu’il réchauffe l’atmosphère pendant un à deux ans, le record mondial détenu par 2016 risque donc de tomber. « Plus le réchauffement est important, plus les impacts sont graves. Nous avons désormais des niveaux tellement élevés de dioxyde de carbone dans l’atmosphère que l’objectif de 1,5°C de l’Accord de Paris est à peine à portée de main », relate Petteri Taalas, secrétaire générale de l’OMM.

température La Niña
Évolution de la température moyenne mondiale jusqu’en septembre 2022 selon six jeux de données indépendants. Crédits : OMM / WMO.

Une planète en mutation rapide

Ainsi que le détaille le document, ce réchauffement s’accompagne d’une amplification des tendances climatiques à l’œuvre depuis plusieurs décennies. Citons entres autres la fonte des glaces et des neiges, le chauffage de l’océan, la hausse du niveau des mers, l’accentuation des extrêmes climatiques comme les vagues de chaleur, les précipitations intenses ou encore les sécheresses.

« Trop souvent, ce sont les moins responsables du changement climatique qui souffrent le plus, comme nous l’avons vu avec les terribles inondations au Pakistan et la sécheresse meurtrière et prolongée dans la Corne de l’Afrique », regrette Petteri Taalas . « Mais même les sociétés bien préparées ont été ravagées par des extrêmes, comme en témoignent les vagues de chaleur et la sécheresse prolongées dans de larges pans de l’Europe et du sud de la Chine »

Alors que la COP27 se tient actuellement à Charm el-Cheikh en Égypte, on le voit, la planète continue d’évoluer à grande vitesse, appelant à des actions massives et immédiates. Les pays du monde s’accorderont-ils enfin sur des mesures fortes et efficaces pour limiter le réchauffement ? On peut l’espérer, mais les probabilités d’un tel dénouement sont, reconnaissons-le, excessivement faibles.