Les guêpes à papier sont capables d’un comportement ressemblant à un raisonnement logique

Crédits : Wikipedia

Et si faire preuve d’un raisonnement complexe n’était pas forcément limité par la taille du cerveau ? Selon des chercheurs américains, les guêpes à papier sont capables d’utiliser des relations connues pour déduire des relations inconnues.

Un système nerveux trop réduit ?

Il est ici question d’inférence transitive, considérée depuis très longtemps comme une caractéristique de la capacité de déduction des humains. Par exemple, si A se trouve supérieur à B et que B est supérieur à C, alors logiquement, A est considéré comme supérieur à C. Au cours des dernières décennies, les animaux vertébrés tels que les singes, les oiseaux ou encore les poissons ont démontré leur capacité à utiliser l’inférence transitive.

Et si les guêpes polistes (Polistes dominula) en étaient également capables ? Ce serait le cas selon une étude relatée dans un communiqué du 7 mai 2019 et menée par une équipe de chercheurs de l’Université d’État du Michigan (États-Unis). Par le passé, une étude avait déterminé que les abeilles avaient un système nerveux trop petit qui ne leur permettrait pas d’utiliser l’inférence transitive. Et pourtant, celui des guêpes est de taille similaire, avec un million de neurones.

« Cette étude s’ajoute à un nombre croissant de preuves que les systèmes nerveux miniatures des insectes ne limitent pas les comportements sophistiqués », indique Elizabeth Tibbetts, principale meneuse de l’étude.

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Les guêpes capables de déduction ?

Dans le cadre de leurs recherches, les biologistes ont montré aux guêpes des paires de couleurs. Or, une couleur de chaque paire transmettait un léger choc électrique. Très vite, les guêpes se sont adaptées et ont évité les couleurs « électrisées » ! Par la suite, elles ont été testées face à des paires de couleurs inconnues. Cela n’a présenté aucune difficulté aux guêpes, qui ont chaque fois fait le bon choix et évité les chocs électriques.

« Nous ne disons pas que les guêpes ont utilisé la déduction logique pour résoudre ce problème, mais elles semblent utiliser des relations connues pour faire des déductions sur des relations inconnues », a expliqué la chercheuse.

Pour Elizabeth Tibbetts, il s’agit là d’une différence énorme avec les abeilles, qui dans une situation similaire, se seraient montrées totalement confuses. La biologiste a avancé une hypothèse relative aux comportements sociaux des guêpes. En effet, celles-ci vivent dans des colonies où se trouvent non pas une reine, mais plusieurs.

Sources : Science Daily – ZME Science

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