Les globes du Roi Soleil

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Vincenzo Maria Coronelli a fabriqué en 1683 deux globes qui avaient vocation de présenter les connaissances scientifiques de l’époque tout en célébrant la gloire du Roi Louis XIV. Les globes sont visibles à la Bibliothèque nationale de France depuis 2005.

En réalité, dés 1704, l’Académie des Sciences avait beaucoup progressé et les globes paraissaient déjà dépassés. Le caractère obsolète est donc compensé par une profusion de figures atypique, la chasse à l’autruche et la pêche à la baleine côtoient ainsi les îles aux trésors ou les anthropophages d’Amérique. Jean-Baptiste Corneille, peintre et graveur français du XVIIe siècle a notamment participé aux illustrations. Les globes sont très vite devenus un objet de décoration alors qu’à l’époque de Coronelli, le but de ces globes était avant tout scientifique et pédagogique. Vincenzo Maria Coronelli (né le 16 août 1650 à Venise – mort le 9 décembre 1718, dans la même ville) était un moine franciscain et docteur en théologie italienne, cosmographe, fabricant de globes, encyclopédiste et cartographe.

Les deux globes de Coronelli (terrestre et céleste) ont été présentés à Louis XIV par le cardinal d’Estrées en 1683. Avec leurs 4 mètres de diamètre, chaque globe et son support pèsent 23 tonnes, soit près de 50 tonnes pour l’ensemble. Le globe céleste indique la position et la magnitude des principales étoiles et forme l’Univers avec la Terre au milieu. Les constellations sont significatives du ciel le jour de la naissance de Louis XIV, le 5 septembre 1638. Le globe présente 1 880 étoiles et 72 constellations. Les noms des constellations sont indiqués en quatre langues : français, latin, grec ancien et arabe.

Le globe terrestre est la mise en forme de travaux de compilation de documents de cartographes et navigateurs hollandais, anglais, français espagnols et portugais. Il comporte 600 cartouches explicatifs et reprend notamment des travaux des frères Cassini. Les terres australes représentent des imprécisions importantes concernant les terres inexplorées et les régions aux contours incertains, maquillés sur le globe avec une ligne floue et des décors atypiques entre mythe et réalité de ce qui est connu de ces régions par les Européens.

Ces deux sphères, l’une terrestre et l’autre céleste, mesurent 387 centimètres de diamètre et pèsent environ 2 tonnes chacune. Le diamètre atteint 487 centimètres si l’on inclut les méridiens et les cercles d’horizon (mobiles). Leur ossature est en bois (probablement du chêne), recouvert d’une toile. Leur structure est faite de fuseaux de bois cintrés de 3 mètres de long et environ 10 centimètres de large à l’équateur, chaque hémisphère étant constitué de 120 fuseaux. Chaque globe est muni de deux trappes : une de visite et une d’aération. Le mobilier de présentation est lui également de grande dimension, portant l’ensemble à plus de 8 mètres de hauteur. Chaque mobilier de bronze et de marbre pèse plus de quinze tonnes.

Ces globes ont leur éclat grâce à un des gardiens de ce trésor : François Le Large. Au début du XVIIIe siècle, il recopia soigneusement toutes les inscriptions figurant sur les globes. Ces documents furent utilisés lors de la restauration opérée pour l’exposition à Beaubourg en 1980.

Sources : BNF, CaféGéo.net