Les gémissements d’un chien sonnent aussi tristes que les pleurs d’un enfant

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De nouvelles recherches suggèrent que les propriétaires de chiens (et de chats) ont tendance à juger les gémissements d’un chien aussi tristes que des pleurs d’un bébé humain. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Royal Society Open Science.

Nous entretenons une relation privilégiée avec les chiens depuis plusieurs milliers d’années maintenant. Il n’est donc pas très surprenant de constater que nos deux espèces sont incroyablement en « phase » l’une avec l’autre. Il y a quelques semaines, une étude révélait d’ailleurs que nos états mentaux avaient une influence sur la santé de nos animaux de compagnie. Que notre stress, plus précisément, pouvait se transmettre à nos chiens. Et voici une nouvelle preuve de cette relation très étroite avec une récente étude signée de l’Université Aarhus, au Danemark. Une expérience, menée sur 500 étudiants volontaires, suggère ici que les gémissements d’un chien déclencheraient le même sentiment d’empathie chez les propriétaires d’animaux que les pleurs d’un enfant.

Les propriétaires de chien ET de chats aussi sensibles

Pour cette étude, les chercheurs ont divisé l’échantillon en trois groupes. Le premier impliquait les propriétaires de chiens. Le second les propriétaires de chats. Et le troisième les étudiants qui n’avaient pas d’animaux de compagnie. Toutes ces personnes ont écouté une série de vocalisations témoignant d’une « détresse ». Certaines étaient émises par des chiens, d’autres par des chats ou des bébés humains.

De manière globale, tous les propriétaires d’animaux ont jugé les pleurs des chiens et des chats plus tristes que ceux qui n’en possédaient pas. Mais plus surprenant, les propriétaires chiens ET de chats ont en général estimé que les pleurs d’un petit chiot étaient aussi tristes que ceux d’un nourrisson. Les propriétaires de chiens n’ont pas eu la même réaction à l’égard des gémissements d’un chat.

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Les chiens plus dépendants

Les chercheurs expliquent ces résultats par le comportement de ces deux espèces. L’une est plus autonome, et donc moins dépendante : le chat. Quand l’autre, à l’instar du nourrisson, dépend davantage de l’Homme : le chien. Autrement dit, nous savons que les chiens ont besoin de nous, et par conséquent, tout signe de détresse est plus susceptible de provoquer une réaction d’empathie.

« Le résultat suggère que les chiens, plus que les chats, communiquent la détresse aux humains et que la propriété d’un animal est liée à une plus grande sensibilité émotionnelle pour ces sons, explique Christine Parsons, principale auteure de l’étude. Pour les sons auxquels nous devons répondre, comme un chien qui dépend totalement de son hôte humain pour la nourriture et les soins, il est logique que nous trouvions ces sons émotionnellement convaincants ».

Notez tout de même quelques limites à l’étude. La taille de l’échantillon, d’une part, qui n’est pas très grand. Et le fait qu’il ne soit pas diversifié (n’étaient ici concernés que des étudiants).

Sur le même principe, rappelons également cette étude qui, il y a quelques semaines, nous révélait que les chiens avaient développé un petit muscle supplémentaire leur permettant de soulever intensément leur sourcil intérieur. Chose que les loups sont incapables de faire. Ce mouvement, qui évoque celui des bébés humains affichant un regard triste, appellerait également à l’empathie chez les propriétaires. C’est pourquoi nous sommes « obligés » de fondre.

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