Les hommes qui souhaiteraient devenir papa devraient éviter la consommation d’alcool jusqu’à six mois avant la conception. Il s’agit d’éviter les risques de malformations cardiaques congénitales chez les bébés.
Les malformations cardiaques congénitales (anomalies au niveau du cœur) touchent plus d’un million de bébés dans le monde chaque année. Elles constituent la principale cause de décès périnatal et peuvent augmenter les risques de maladies cardiovasculaires plus tard dans la vie. Nous savons également qu’un enfant sur quatre souffrant du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) souffre également de cardiopathie congénitale. Suffisamment pour considérer que l’alcool semble impliqué dans le développement de ces troubles.
Ce lien entre l’alcool et les cardiopathies congénitales a souvent été étudié chez les mères. Une équipe de chercheurs s’est récemment penchée sur les futurs papas. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue European Journal of Preventive Cardiology.
Un risque plus élevé de 52 %
Pour ces travaux, ces les chercheurs ont examiné les données compilées de 55 études portant sur le sujet. Toutes ont été recueillies entre 1991 et 2019. Un peu plus de 41 000 bébés nés avec une cardiopathie congénitale, et près de 300 000 nés sans cardiopathie étaient concernés. Les chercheurs ont alors observé une augmentation progressive du risque de cardiopathies à mesure qu’augmentait la consommation d’alcool des parents.
Du côté des mamans, on apprend plus précisément que le fait de boire régulièrement de l’alcool trois mois avant la grossesse augmentait de 16 % le risque de cardiopathie congénitale chez l’enfant à naître. Pour les futurs papas, le risque était plus élevé de 44 %. Concernant la consommation occasionnelle excessive d’alcool (au moins cinq verres par « séance »), le risque était toujours plus élevé de 16 % pour les femmes. Et plus élevé de 52 % pour les hommes.
Arrêter l’alcool au moins six mois avant la conception
« La consommation occasionnelle excessive d’alcool par d’éventuels parents est un comportement à haut risque et dangereux, qui non seulement peut augmenter les chances que leur bébé naisse avec une malformation cardiaque, mais endommage également considérablement leur propre santé », explique le docteur Jiabi Qin, de l’École de santé publique Xiangya, en Chine.
Au regard de ces résultats, les chercheurs encouragent tout de même les hommes qui souhaiteraient devenir pères à stopper la consommation d’alcool au moins six mois avant la conception. Les mamans devraient, selon eux, arrêter l’alcool au moins un an avant.
Notons que cette étude ne fait qu’une observation et ne fait qu’établir un lien. Des travaux supplémentaires seront nécessaires pour tenter de comprendre les mécanismes sous-jacents reliant la consommation d’alcool chez les parents et les risques de cardiopathies congénitales chez les bébés.
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