Les fortes chaleurs peuvent inciter les femmes à accoucher plus tôt

bébé naissance
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Une étude suggère que les températures élevées peuvent inciter les femmes à accoucher prématurément. Un phénomène qui pourrait s’aggraver avec le réchauffement climatique.

Lorsque la chaleur dépasse les 30°C, l’accouchement est accéléré, affirmaient des chercheurs espagnols en 2013. Cette étude, réalisée par une équipe du CHU de Barcelone, avait à l’époque porté sur environ 8 000 naissances. Une récente étude, publiée dans la revue Nature climate change vient aujourd’hui confirmer ces conclusions. Ces nouveaux travaux suggèrent que des températures supérieures à 32°C peuvent entraîner des milliers de naissances prématurées chaque année aux États-Unis.

Jusqu’à deux semaines plus tôt

Pour cette étude des chercheurs de l’Université de Californie se sont concentrés sur l’évolution du taux de natalité dans les différents comtés américains. Les données couvraient une période de 20 ans allant de 1969 à 1988, englobant environ 56 millions de naissances. Après analyses, il est ressorti que le taux de natalité augmentait en moyenne de 5% les jours où la température maximale était supérieure à 32,2 ° C. L’accouchement intervenait également en moyenne six jours plus tôt, certains pouvant survenir jusqu’à deux semaines avant la date initialement prévue.

« Nous constatons que les fortes chaleurs entraînent une augmentation des accouchements le jour de l’exposition et le lendemain, et que les naissances supplémentaires ont été accélérées jusqu’à deux semaines, expliquent les chercheurs. Nous estimons qu’en moyenne 25 000 nourrissons par an sont nés plus tôt du fait d’une exposition à la chaleur, avec une perte totale de plus de 150 000 jours de gestation par an ».

Pour expliquer ces résultats, les chercheurs suggèrent que les températures élevées affectent l’ocytocine. Cette hormone est en effet impliquée dans la régulation du début de l’accouchement. Les grosses chaleurs peuvent également malmener le système cardiovasculaire des femmes concernées, ce qui peut également induire un travail prématuré.

femme enceinte
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Un phénomène qui devrait s’aggraver

Les conséquences de ces naissances avant le terme sont encore largement incomprises. Certaines études ont néanmoins suggéré que les nourrissons avaient davantage de problèmes médicaux et des coûts hospitaliers plus élevés que les nourrissons nés à terme. Au regard de ces résultats, et compte tenu des projections climatiques récemment établies, les chercheurs soulignent la nécessité de prévoir l’impact potentiel du réchauffement de la planète sur la santé des nourrissons.

Alan Barreca, principal auteur de l’étude, a notamment jugé ces impacts potentiels du climat sur le taux de natalité précoce assez préoccupants. « Nous prévoyons que plus d’une naissance sur 100 se produira plus tôt que prévu aux États-Unis d’ici la fin du siècle, explique-t-il. Ce nombre peut sembler petit, mais c’est beaucoup plus élevé que les risques d’avoir un accident de voiture« .

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