Les femmes, élément central de l’expansion Viking

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Une étude portant sur d’anciens ossements exhumés en Norvège démontre que les femmes vikings ont été très actives lors de l’expansion et l’établissement de ce peuple dans l’atlantique nord.

« Les femmes Nordiques ont participé au processus de colonisation. Un nombre significatif d’entre elles a été impliqué dans l’établissement sur les petites îles » explique Erika Hagelberg, du département de Biosciences d’Oslo, une des auteurs de l’étude.

L’étude norvégienne a été publiée le 8 décembre 2014 dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society B et relève d’une étude du patrimoine génétique des anciens Scandinaves. Pas moins de 45 ossements anciens ont servi à l’étude des génomes. Ces derniers, retrouvés dans le centre et le nord de la Norvège seraient datés entre l’an 793 et l’an 1066 et ont été comparés avec des ossements d’habitants de l’Islande médiévale ou encore à celui d’habitants de l’Europe moderne.

Les chercheurs ont étudié l’ADN mitochondrial. En génétique des populations et en théorie de l’évolution, ce génome est particulièrement étudié car il permet de remonter des lignées féminines puisque transmis exclusivement par les femmes.

Les résultats indiquent que les femmes vikings ont été un élément de premier plan dans les campagnes de guerre et de colonisation. Par exemple l’étude démontre que les femmes des archipels des Hébrides et des Orcades ont contribué à la colonisation de l’Islande. Ces résultats vont à l’encontre d’une étude de 2001 stipulant que les colons islandais avaient amené avec eux des femmes gaéliques, donc d’Irlande et d’Écosse.

« On sait qu’ils transportaient du bétail, donc pourquoi ne pas emmener les enfants avec eux aussi? Je pense que nous avons affaire à des groupes familiaux, pas seulement des femmes et des hommes adultes » indique Jan Bill, professeur d’archéologie viking et conservateur au Musée d’Oslo.

L’expansion viking serait donc une affaire de famille, remettant en cause le stéréotype de l’homme fort scandinave prenant de force des épouses locales lors des processus de colonisation.

Sources : Sciences et AvenirPhilosophical Transactions of the Royal Society B