Un nouveau virus de la grippe aviaire détecté aux États-Unis : faut-il craindre une mutation dangereuse ?
Un foyer de grippe aviaire H5N9 hautement pathogène identifié en Californie
Un foyer de grippe aviaire hautement pathogène, le virus H5N9, a été identifié pour la première fois aux États-Unis, plus précisément dans un élevage de canards en Californie. Pour contenir l’épidémie, les autorités sanitaires ont procédé à l’abattage de près de 119 000 volailles.
Cette découverte suscite de nombreuses interrogations : qu’est-ce que le H5N9 ? En quoi diffère-t-il du H5N1, déjà présent sur le territoire américain ? Et surtout, représente-t-il un danger potentiel pour l’homme ?
Qu’est-ce que le virus H5N9 ?
Le H5N9 appartient à la famille des virus de la grippe aviaire, connus sous le nom de virus influenza de type A. Il est classé comme « hautement pathogène », ce qui signifie qu’il entraîne une mortalité élevée chez les oiseaux infectés.
Différences entre virus faiblement et hautement pathogènes
- Faiblement pathogènes (LPAI) : peuvent infecter les oiseaux sans provoquer de symptômes graves.
- Hautement pathogènes (HPAI) : causent des maladies sévères, souvent mortelles, notamment chez les volailles domestiques.
Des souches faiblement pathogènes du H5N9 avaient déjà été détectées dans le monde depuis les années 1960, mais cette version hautement pathogène est inédite aux États-Unis.
Comment ce virus est-il apparu ?
Les virus grippaux évoluent constamment en raison de mutations génétiques et de réassortiments entre différentes souches.
Le réassortiment génétique survient lorsqu’un organisme est infecté simultanément par plusieurs souches de grippe. Les segments d’ADN viral peuvent alors se recombiner pour donner naissance à un nouveau virus.
Des experts suggèrent que ce H5N9 pourrait être issu d’un croisement entre le H5N1, déjà présent aux États-Unis, et un autre virus contenant le gène N9. Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (WOAH), cette hypothèse est plausible car des traces de H5N1 ont également été détectées chez les canards du foyer infecté.
Fait intéressant : Les canards sont considérés comme des hôtes idéaux pour ces recombinaisons, car ils peuvent être porteurs du virus sans présenter de symptômes graves, contrairement aux poules qui meurent rapidement en cas d’infection (source : WOAH).
Situation actuelle de l’épidémie en Californie
Le foyer de contamination a été signalé dans un élevage de canards du comté de Merced, en Californie. L’infection a été confirmée le 13 janvier 2025, selon un rapport du WOAH.
Mesures prises par les autorités sanitaires :
✅ Abattage préventif des 119 000 volailles infectées.
✅ Surveillance épidémiologique renforcée sur d’autres exploitations voisines.
✅ Restriction des mouvements de volailles pour limiter la propagation.

Faut-il s’inquiéter d’une transmission à l’homme ?
La principale préoccupation des scientifiques est la capacité de mutation des virus aviaires. Dans certains cas, ces virus peuvent acquérir la capacité de se transmettre d’humain à humain, comme cela s’est produit avec la grippe espagnole de 1918 ou la grippe asiatique de 1957.
Actuellement, aucun cas humain d’infection par le H5N9 n’a été détecté, mais plusieurs virus aviaires, dont le H5N1, ont déjà infecté l’homme.
Comment les humains peuvent-ils être infectés par un virus aviaire ?
L’infection se produit principalement :
- Par contact direct avec des oiseaux infectés (vivants ou morts).
- Par inhalation de particules virales présentes dans l’environnement (plumes, excréments, poussières).
- En consommant des produits contaminés mal cuits.
Le saviez-vous ? Depuis son apparition, le H5N1 a infecté plus de 900 personnes dans le monde, avec un taux de mortalité élevé (source : CDC).
H5N9 vs. H5N1 : quelles différences ?
Critères | H5N9 | H5N1 |
---|---|---|
Présence aux États-Unis | Détecté en 2025 (Californie) | Présent depuis plusieurs années |
Pathogénicité chez les volailles | Élevée | Très élevée |
Transmission à l’homme | Inconnue | Confirmée (>900 cas) |
Capacité de mutation | Possible | Élevée |
Le H5N1 est actuellement la souche la plus préoccupante car elle a déjà infecté l’humain et continue de se propager à divers mammifères. Cependant, le H5N9 étant une nouvelle souche, il fait l’objet d’une surveillance accrue.
Y a-t-il un risque de pandémie ?
Les experts considèrent que le risque de transmission interhumaine du H5N9 est faible, mais ils restent vigilants.
Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), il n’y a pas encore de preuves d’une transmission humaine de ce virus, mais ils surveillent activement son évolution.
⚕️ Que faire pour se protéger ?
✅ Éviter tout contact avec des oiseaux malades ou morts.
✅ Porter un masque et des gants en cas de manipulation de volailles.
✅ Bien cuire la volaille et les œufs avant consommation.
L’apparition du H5N9 hautement pathogène aux États-Unis constitue un signal d’alerte pour les autorités sanitaires. Si aucune transmission humaine n’a été détectée pour l’instant, la communauté scientifique surveille de près ce virus pour éviter une éventuelle mutation dangereuse.
À retenir :
- Le H5N9 est un nouveau virus de la grippe aviaire hautement pathogène.
- Il est apparu dans un élevage de canards en Californie.
- Aucun cas humain n’a été détecté, mais la surveillance est renforcée.
- Le risque pandémique reste faible à ce stade, selon les experts.
Restez informé : Pour suivre l’évolution de la situation, consultez les mises à jour officielles des CDC et de l’Organisation mondiale de la santé animale.